ANFORM GUIDE NAISSANCE MARTINIQUE 2024

L’infection urinaire se traduit par la colonisation de la vessie (via l'urètre) par des germes souvent issus des flores digestive et vaginale. Cette infection, très fréquente pendant la grossesse, n’est néanmoins pas toujours ressentie par les femmes enceintes. Des symptômes tels que pollakiurie (augmentation de la fréquence des mictions) et dysurie (di iculté à uriner) sont dus à la diminution de la capacité volumique de la vessie compressée par l’augmentation du volume utérin. La brûlure mictionnelle et la survenue d’une fièvre ou d’une douleur lombaire unilatérale font craindre une complication de l’infection urinaire : la pyélonéphrite ou infection du rein qui demande à être traitée Prévenir les infections urinaires Grossesse, émotion et anxiété Pendant leur grossesse, beaucoup de femmes connaissent un état de mal-être important. Selon l’enquête nationale périnatale parue en juin 2023, il serait même plus fort dans nos régions que dans l’Hexagone. D’où vient cette fragilité émotionnelle ? Les femmes enceintes subissent un bouleversement hormonal dont les manifestations et les e ets sont très variables d’une femme à l’autre. « Ce bouleversement est multifactoriel et intervient chez chaque future maman, dans son unicité, explique la sage-femme, Nelly Gemain. Les conditions de sa propre naissance, son histoire et son contexte familiaux, ses antécédents personnels et médicaux sont autant de facteurs qui peuvent peser lourdement sur son état émotionnel, installant de l’anxiété, des peurs, un vrai mal-être. » Une future maman qui a déjà fait des fausses couches ou connu une mort fœtale sera fragilisée. Une femme qui a peur d’une césarienne, parce que sa mère et sa sœur l’ont vécue et en ont sou ert, vivra sa grossesse sous pression. Une femme qui a des soucis de santé, une maladie chronique en urgence afin d’éviter une infection généralisée (lorsque la bactérie passe dans le sang) ; et une menace d’accouchement prématuré. Les consignes à tenir pendant la grossesse sont : boire au minimum 1,5 à 2 l d’eau par jour, porter des culottes en coton, se laver après les selles, toujours s’essuyer de la vulve vers l'anus et surtout, ne pas retenir ses urines, vidanger la vessie le plus possible. Un test mensuel à l’aide d’une bandelette urinaire permet dans certains cas de détecter l’infection, mais le résultat doit être confirmé par un examen cytologique et bactériologique des urines (ECBU) en laboratoire. Dr Sylvia Lurel gynécologue-obstétricienne comme le diabète, peut s’inquiéter pour son futur enfant… Selon Nelly Gemain, « c’est moins la grossesse dans ce contexte que le contexte lui-même, antérieur à la grossesse, qui est significatif. Quel qu’il soit, dans sa di iculté, il doit inciter au suivi psychologique. Dans les milieux les plus aisés, l’anxiété est souvent renforcée par la capacité à accéder à des sources d’informations, y compris peu fiables, autour de la grossesse ». Les sages-femmes ont un rôle privilégié pour repérer cette fragilité émotionnelle chez les futures mères, précisant les informations dont elles disposent, repérant les antécédents lourds et les expériences di iciles, comme le contexte de la grossesse, les incitant à consulter un psychologue ou le médecin. Ce repérage peut aussi se faire lors de l’entretien prénatal obligatoire. « Malheureusement, regrette Nelly Gemain, dans nos régions, beaucoup de femmes qui en auraient besoin demeurent totalement réfractaires à la consultation psychologique, disant : « Je ne suis pas folle ! » Mais ça n’a rien à voir ! Être accompagnée, c’est essentiel. » 30 Le Guide de la Naissance 2024 Bientôt maman 10 à 20 % des femmes sou rent d'infections urinaires au cours de la grossesse. En chiffres

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