ANFORM GUYANE N99
46 anform ! • novembre - décembre 2021 Comme par magie Qu’il soit nommé gadèdzafè, gado ou séancier, tout le monde connaît leur existence ! Aux Antilles-Guyane, ils sont invoqués pour toutes sortes de maux de cœur, de corps et d’esprit… PAR BÉNÉDICTE JOURDIER Santé : ils consultent un gadèd zafè “N ous, soi- gnants, ne sommes pas toujours les premiers interlocuteurs” , reconnaît le Dr Foucher, psychiatre au Centre hospitalier Maurice Despinoy à Fort- de-France. “Les patients ne s’en vantent pas, mais souvent, ils vont voir des guérisseurs avant de voir un médecin.” Si le recours à ces pratiques reste tabou, il est fréquent et évolue avec le temps, comme l’explique Hector Poullet dans son livre Kenbwa an Gwada . Avant, lorsqu’une personne voulait offrir © SHUTTERSTOCK un repas aux esprits, un couvert était dressé. “Aujourd’hui, les gens veulent plus de discrétion. Ils mettent le contenu d’un repas dans un sachet en plastique et déposent leur sacrifice au milieu du carrefour (un katchi- men ), sans se retourner”, documente l’écrivain. RETARDS DE PRISE EN CHARGE Gadèdzafè en Guadeloupe, ken- bwaseur en Martinique, gado en Guyane, les séanciers occupent une place importante dans l’ap- proche du soin mental ou physique Ma sante
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