ANFORM GUYANE N98
40 anform ! • septembre - octobre 2021 R : Hé, oui ! Ce que vous avez pu entendre provient d’une étude menée par une équipe scientifique française (et publiée dans le très prestigieux British Medical Journal ). L’article a fait l’effet d’une bombe et vient corroborer ce que beaucoup pensaient déjà. L’équipe scientifique a mené son enquête sur 104 980 individus ! C’est énorme et, donc, significatif. Bilan très synthétique mais très parlant de leurs travaux : une augmentation de 10 % des apports en aliments utra- transformés dans notre alimentation est associée à une hausse de 12 % du risque de cancer. Mais que veut dire “aliments ultra-transformés” ? On regroupe dans cette appellation une grande variété d’aliments : des plats préparés aux boissons sucrées aro- matisées, en passant par les viandes transformées, les soupes instantanées, ou encore certains pains et pâtisseries. La liste est longue ! Ces plats ont la PARLEZ-EN À VOTRE PHARMACIEN PAR FABIEN SUBLET ET THOMAS TAVERNIER, DOCTEURS EN PHARMACIE. particularité d’être riches en graisses saturées, en sucres et sels ajoutés, en colorants, en conservateurs, en émulsifiants et autres additifs alimen- taires. Sans surprise, ils contiennent très peu de vitamines, de micronu- triments et encore moins de fibres. L’étude différencie clairement les termes “transformé” et “ultra-transformé”. Quand vous achetez des légumes sous forme de conserve, généralement, le sel est le seul conservateur ajouté. Cette soupe est “transformée”. En revanche, les poêlées de légumes aux emballages alléchants, elles, voient leur composition s’enrichir d’agents texturants, d’exhausteurs de goût… C’est pour ce type d’aliment qu’on parle d’“ultra-transformation”. Si l’on savait déjà que ce type d’aliments favorisait la survenue de maladies métaboliques, d’hypertension, de troubles lipidiques ou encore d’obésité, on n’avait toujours pas la preuve d’une corrélation entre aliments ultra-transformés et cancers. Ce risque majoré s’explique notam- ment par leur impact sur la prise de poids (l’obésité étant un facteur de risque de cancer), mais aussi par la conservation avec du sel qui favorise le risque de cancer gastrique, ou encore par les produits chimiques créés lors de la cuisson de ces aliments ainsi que par la composition de leurs emballages (contenant du bisphénol A, un perturbateur endocrinien, pour la plupart). Sans parler des centaines d’additifs entrant dans la composition de ces produits. Bilan, il faut consom- mer le plus possible d’aliments bruts, issus de l’agriculture biologique, sans sucres ni sels ajoutés, et favoriser les aliments riches en fibres (l’apport de fibres diminue le risque de cancer colorectal et de cancer du sein). Sources : - http://www.bmj.com/content/360/bmj.k322 - https://www.hcsp.fr/explore.cgi/ avisrapportsdomaine?clefr=600 © SHUTTERSTOCK Q : J’ai entendu dire que manger des plats tout préparés serait dangereux pour la santé ? Est-ce vrai ?
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