ANFORM GUYANE N95

mars - avril 2021 • anform ! 39 s’habituer à la posologie. Elle perd alors toute efficacité. Il y a aussi des intolérances aux médicaments : bouche sèche, toux, rougeurs du visage, douleurs abdominales… Dans ces situations, la tension artérielle est particulièrement ins- table, même d’un jour à l’autre, et il faut trouver des réponses rapi- dement. Lesquelles sont rarement décelables dans l’origine de l’hy- pertension, puisqu’elle est avant tout héréditaire. Ensuite, parmi les pathologies qui provoquent des montées de tension, on retrouve l’obésité, les maladies rénales, certaines maladies cardiaques, le tabac et le diabète. Un régime moins salé, une vie sans stress, la perte de poids, un exercice phy- sique et une vie équilibrée sont les meilleures réponses à une tension en “yoyo”, tout en sachant que l’on ne guérit jamais de l’hypertension artérielle quand elle est instable. Le patient est sous traitement à vie. “Sur dix hypertendus, précise le Dr Thierry Savin, on ne réussira à déceler l’origine et soigner définiti- vement que pour un seul patient.” ATTENTION AU MALAISE VAGAL Lors de la prise d’un nouveau médicament antihypertenseur, sauf exception, le patient devra attendre entre 2 et 3 mois pour bénéficier des premiers effets. “En aucun cas il ne faut durcir un traitement parce qu’il ne fonctionne pas au bout de 3 semaines. Beaucoup de médica- ments sont comme une locomotive sur les rails. Elle patine au démar- rage et, quand elle est lancée, on ne l’arrête plus !” Il ne faut donc pas augmenter trop vite la dose. Sinon, quelques semaines plus tard, le patient risque de faire des malaises, des chutes de tension. Vient s’ajouter le risque de malaise vagal causé par des traitements antihypertenseurs mal position- nés. Par exemple, une association entre des médicaments qui dilatent les artères (la pression diminue) et des diurétiques (la quantité de liquide diminue) fait chuter brutale- ment la tension et c’est le malaise vagal. NERVEUSE OU ARTÉRIELLE ? Enfin, il faut faire la différence entre la tension nerveuse et la tension artérielle. Il existe deux examens essentiels : la Mesure automatique de la pression artérielle (Mapa) et l’épreuve d’effort. Pour la Mapa, le patient va devoir porter un tensio- mètre pendant 24 h. Il prendra des mesures toutes les 30 min dans la journée et toutes les heures la nuit. C’est un peu pénible, mais c’est un outil de diagnostic très précieux. L’épreuve d’effort est également un bon indicateur. Elle permet de faire la différence entre les personnes qui sont simplement nerveuses et les vrais hypertendus. Sur un vélo, l’un et l’autre débutent à 16/9, mais l’hypertendu, quand il pédale violemment, atteint les 24/13. “Le nerveux”, lui, au maximum de l’effort, atteindra les 21/10, soit un résultat normal au moment d’un effort. Grâce à ces deux outils, le cardiologue pourra poser le bon diagnostic. Enfin, il y a aussi des évidences. Chez un sujet hyperé- motif, plutôt jeune, qui n’a aucune anomalie cardiaque, ni un envi- ronnement familial hypertendu, la tension sera forcément nerveuse. Il lui faudra juste changer de mode de vie ! © ISTOCKPHOTO Faut-il acheter un tensiomètre ? Nombreux sont les déten- teurs à domicile d’un appareil pour mesurer leur tension. Selon le Dr Thierry Savin, car- diologue, cet achat s’impose seulement si l’hypertension est difficile ou compliquée à traiter. Sinon, les gens deviennent vite dépendants et obsédés par ce petit appa- reil. Et pour ceux qui tiennent à cet achat, il faudra toujours privilégier un tensiomètre brassard. Il y a trop d’erreurs avec les prises au poignet. Enfin, la première consigne à respecter est de prendre tous les jours à la même heure sa tension et de préférence, le matin, après le petit- déjeuner, en écoutant la radio.

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