ANFORM GUYANE N95

22 anform ! • mars - avril 2021 Dossier un levier de développement), tandis que les générations plus jeunes relèvent ses prix élevés” , note Marie-Antoinette Séjean. Les plus jeunes tendent aussi à se détourner des produits de la mer. Pourtant, “les produits de la pêche sont indissociables de la cuisine créole, sans alourdir la silhouette” , insiste la nutritionniste. Moins de repas en famille “L’expansion de la grande distri- bution, des chaînes de fast-food et la libéralisation du commerce ont modifié l’offre alimentaire. D’un autre côté, le contexte physique et social du repas a évolué (moins de repas en famille, davantage devant la télé…). Faute de données dis- ponibles, il reste difficile d’évaluer l’influence de ces facteurs. La crise sanitaire du chlordécone a certainement eu un impact sur le délaissement d’aliments tra- ditionnels (tubercules) au profit de féculents raffinés” , note Caro- line Méjean, également directrice de recherche à l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Néanmoins, une prise de conscience est bien en marche. Nous sommes de plus en plus soucieux de notre alimentation. Une tendance confirmée par l’aug- mentation de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique et de produits locaux. La tendance “locavore” s’ampli- fie. Un engouement qui s’explique “par les bénéfices attendus pour la santé, le soutien à la filière locale et la valorisation de la tra- dition.” (1) “Certains jeunes parents semblent de plus en plus investis vers un retour à la tradition et aux goûts d'antan pour leurs enfants”, confirme Marie-Antoinette Séjean. (1) Alimentation et nutrition dans les dépar- tements et régions d’Outre-mer , Caroline Méjean et al, Marseille, IRD Éditions, coll Expertise collective, 2020. Obésité, diabète… Aux Antilles-Guyane, plus de la moitié de la population âgée de plus de 16 ans est en surpoids, dont une part significative de personnes obèses (1) . Cette surcharge augmente avec l’âge. D’une manière générale, les femmes sont plus touchées que les hommes. “C’est parce qu’elles vivent des situations plus précaires, que ces femmes sont les plus corpulentes, notamment par une moindre accessibilité économique à une alimentation de qualité ou à des activités sportives onéreuses.” (1) Un surpoids en prévalence importante chez les deux sexes entraînant obésité, diabète, hypertension artérielle et maladies cardiovasculaires. •••

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