ANFORM GUYANE N92

septembre - octobre 2020 • anform ! 49 © ISCTOK est grave mais que tout sera fait pour sauver la mère et l’enfant. 40 min plus tard, un infirmier l’informe que le cerveau est atteint. Il est effondré. Les médecins réussissent à faire repartir le cœur. La petite fille naît finalement à 1,7 kg et connaît de graves soucis respiratoires. Il faut la mettre en couveuse et l’intuber. Le lendemain, le médecin leur annonce que leur bébé ne survivra pas. “Là, j’ai laissé exploser ma colère. Je me sou- viens lui avoir crié qu’il n’était pas dieu pour décider de la vie et de la mort. Au fond de moi, je savais qu’elle ne sur- vivrait pas, mais je crois que j’aurais aimé l’apprendre plus doucement, plus humainement.” Les trois gynécologues du service sont venus dans sa chambre le même jour. “Ils m’ont expliqué que le placenta était malade dès le départ, que le gynécologue qui me suivait n’a malheureusement rien détecté. Pour- tant, le malaise était un signe. Mais à ce moment, selon eux, il était déjà trop tard.” La petite princesse de Mylène va se battre encore 24 h, elle ouvrira les yeux à plusieurs reprises, elle sera baptisée. Dans l’après-midi, la maman prend sa fille contre elle, “peau contre peau”. Le bébé a énormément de mal à respirer et semble s’endormir. L’infir- mière lui dit que c’est fini. “Et là, pour la première fois, elle me raconte tout ce qu’ils ont fait pour tenter de sauver mon bébé : qu’elle ne supportait plus les piqûres, qu’elle rejetait les médica- ments. Elle me dit qu’il faut appeler les pompes funèbres alors que mon bébé est encore tout contre moi. J’ai entendu son dernier souffle. Tout est allé trop vite.” Il faudra près de 6 mois à Mylène pour ne plus avoir la sensation de porter son bébé. Et aujourd’hui encore, elle n’a pas toujours la force de dire la vérité quand on lui demande comment va son bébé. 2 ème cause de décès maternel Environ 5 % des grossesses s’accompagnent d’une pré-éclampsie. Dans la plupart des cas, un suivi permet d'éviter les complications graves. Mais dans 1 cas sur 10, une forme sévère survient. La seule façon de sauver la mère est alors d’extraire le fœtus (viable ou pas) et son placenta. Ce syndrome est responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France, et une cause majeure de retard de croissance intra-utérine. Il reste aussi la deuxième cause de décès maternel, après les hémorragies de la délivrance. Ces manifestions peuvent s’accompagner de divers symptômes comme des céphalées violentes, des troubles visuels (hypersensibi- lité à la lumière, “mouches”, taches ou brillances devant les yeux), des acouphènes, des douleurs abdominales, des vomissements, la diminution ou l’arrêt des urines. Des œdèmes massifs peuvent apparaître et s’accompagner d’une prise de poids brutale (plusieurs kilos en quelques jours). Source : Inserm

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