ANFORM GUYANE N92

28 anform ! • septembre - octobre 2020 © ISTOCKPHOTO Dossier 9 La conscience humaine est mieux comprise C'est dans le cerveau qu'émerge la conscience. Mais personne ne sait vraiment comment. Émerge-t-elle automatiquement d'une assemblée de neurones, ou a-t-elle une nature immatérielle, supé- rieure et scientifiquement indescriptible ? Pour les neurologues, la conscience est une représentation abstraite, unique, subjective, de notre corps dans son environnement. Elle s'appuie sur les infor- mations ramenées par nos sens et stockées dans notre mémoire. Cette conscience neurologique serait hiérarchisée, c'est-à-dire qu'il y aurait plusieurs niveaux de conscience, allant du plus bas (celui qui gère la perception et le contrôle des mouvements) au plus haut (qui contrôle le raisonnement au niveau du cortex). Chaque niveau pourrait entraîner, si le signal est suffisamment fort (mais pas trop non plus), l’émergence d’un signal au niveau supérieur. La conscience de soi apparaîtrait chez les enfants dès l'âge de 18 à 24 mois. À cet âge en effet, l'enfant se reconnaît dans le miroir. Si vous lui collez un autocollant coloré sur le front à son insu, il va toucher son propre front ! 8 Les neurones peuvent mourir Au cours du vieillissement normal, la communication entre neurones est moins efficace, et cela conduit à des difficultés à mémoriser et à se souvenir. Mais les cel- lules neuronales, elles, restent en place. Seules les maladies neurodégénératives conduisent à une perte massive de neu- rones. Cette mort neuronale concerne au départ un type particulier de neurones, d’où des symptômes et des stratégies thérapeu- tiques différentes. La maladie d'Alzheimer, par exemple, touche d'abord les neurones de l'hippocampe, une zone essentielle dans la mémorisation. Il n'existe pas encore de moyen de guérir, ni même d'arrêter la progression de cette maladie. La maladie de Parkinson s’exprime par la destruction des neurones à dopamine localisés dans une structure précise du cerveau : la substance noire qui parti- cipe à la motricité. Elle se traduit par des tremblements des membres au repos, une rigidité des muscles, la rareté et la lenteur des mouvements. Il n'existe pas non plus de traitement mais certains médicaments améliorent nettement les symptômes. Les neurones peuvent aussi mourir à la suite d’un accident. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent la troisième cause de mortalité dans les pays occiden- taux. Ils surviennent lorsqu'une partie du cerveau n'est plus alimentée en oxygène pendant plusieurs minutes, soit parce qu'un caillot obstrue une artère, ou qu'il y a une hémorragie cérébrale. Les AVC tuent 5 millions de personnes dans le monde chaque année. On estime à 15 millions le nombre de personnes qui en réchappent, mais souffrent dès lors de handicaps plus ou moins prononcés. En France, les AVC représentent la première cause de handi- cap et la deuxième cause de démence. Expérience “hors du corps” Vous flottez et vous observez votre corps, tout du moins dans sa moitié basse, allongé au-dessous. 8 à 12 % de la population aurait déjà vécu une telle expérience de “sortie hors du corps” . Les toxicomanes, les épi- leptiques, les migraineux y seraient particulièrement sensibles. Des chercheurs ont réussi à reproduire cette sensation en stimulant électriquement une zone du cerveau appelée “gyrus angulaire”.

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