ANFORM GUYANE N92
Ce que l'on sait du Misc-C Les caractéristiques de ce syndrome inflammatoire sont proches d'un choc toxique et d'un syndrome de Kawasaki. Inflammation cardiaque Douleurs abdominales Symptômes gastro-intestinaux (diarrhée) Inflammation des ganglions Fièvre + de 38,5 °C 12 anform ! • septembre - octobre 2020 Atallah. Mais impossible de faire des statistiques sur de si petits nombres de cas, d'autant que notre région a été peu touchée par la Covid-19.” NOS MÉDECINS EN ALERTE Dans le monde, environ un millier d'enfants ont été touchés par ce qui a été appelé le syndrome inflam- matoire multisystémique lié au coronavirus (MIS-C). C'est cette complication qui a conduit les médecins à appeler à la vigilance. Les médecins antillo-guyanais se sont sentis particulièrement concer- nés, car les récentes études montrent que si les cas de MIS-C sont rares (deux cas pour 100 000 personnes de moins de 21 ans), la maladie semble plus fréquente chez les enfants noirs, hispaniques ou d'ori- gine indienne que chez les enfants blancs. Les premières études ont tenté de démêler les liens entre la maladie de Kawasaki et le syndrome MIS-C. La différence est d'autant plus difficile à établir qu'il n'y a pas de diagnostic définitif de la maladie de Kawasaki. En l'absence de patho- gène ou de cause identifiée, seul un faisceau d'éléments cliniques permet de poser le diagnostic. Mais le tableau clinique présenté par les jeunes malades pendant la pandémie a des particularités. Une grande majorité d'entre eux (80 %) présentent notamment des troubles intestinaux (douleurs abdominales, nausées, vomissements ou diar- rhée). Or, ce trait apparaît rarement dans la maladie de Kawasaki. Autre différence, les enfants atteints par le MIS-C montrent une inflammation plus intense et sont nettement plus âgés (13 ans en moyenne, contre environ 2 ans pour les malades ••• © ISTOCKPHOTO de Kawasaki). “On a évoqué la maladie de Kawasaki parce que les symptômes présentent des simili- tudes. Mais les éléments actuels laissent à penser que ce ne sont pas les mêmes maladies”, insiste le Dr Véronique Atallah. La vigi- lance reste donc de mise, mais sans panique. Les cas restent rares. Dans nos régions, aucun malade n'a évolué de manière défavorable. La grande majorité des enfants, qu'ils aient été touchés par l'une ou l'autre des maladies, est en train de récupérer et pourra certainement, comme leurs prédécesseurs, pour- suivre une vie normale. Même les cas les plus graves, qui gardent comme séquelle un anévrisme (dilatation des vaisseaux du cœur), peuvent vivre normalement, avec un traitement sur le long terme et un suivi cardiaque.
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