ANFORM GUYANE N86

septembre - octobre 2019 • anform ! 39 se faire des piqûres d’interférons au rythme d’une par semaine pendant 1 année, soit 52. Chacune d’elle mettant “à genoux” le malade pendant 48 h au moins. S’ajoutait une prise de comprimés qui lui don- naient des anémies.” Un traitement lourd aux résultats incertains, plus encore pour les personnes d’origine africaine. Le Dr Jean-Pierre Barthe a en effet découvert et publié qu’elles résistaient particulièrement bien aux molécules de l’interféron, limi- tant encore plus la guérison. MÉDICAMENTS MIRACULEUX Mais la page est tournée depuis que de grands laboratoires américains ont réussi à trouver le bon proto- cole pour mettre fin à ce calvaire. “Depuis 5 ans, ces médicaments miraculeux, et le mot n’est pas trop fort, sont sur le marché. Sans aucun effet secondaire, ni contre-indica- tion. Ils conviennent aux personnes âgées, cardiaques, diabétiques… Et guérissent 99 % des patients en 2 mois avec trois petits comprimés chaque matin, ou un comprimé par jour pendant 3 mois et la guérison est définitive. En 5 ans, j’ai pu guérir 80 de mes patients grâce à ces nouvelles molécules plus connues sous le nom d’antiviraux directs. Parmi eux, certains n’avaient pas pu être guéris avec l’ancienne formule.” L’hépatite C touche environ 0,5 % de la population guadeloupéenne, soit 3 000 personnes. À cela s’ajoute tous ceux qui sont atteints par le virus mais qui l’ignorent ou qui refusent de se faire soigner,pour diverses raisons. “lI faut battre le rappel de ceuxqui savent qu’ils ont une hépatite et lancer un dépistage pour les sujets à risque. Désormais, alors que nous avons les moyens de l’éradiquer, le plus compliqué est de localiser ceuxqui en sont porteurs.” Ce médicament est disponible dans les pharmacies du département, sur ordonnance. Initialement vendu 55 000 euros pour une cure et pris en charge seulement pour les patients “graves”, il est désormais disponible à 20 000 euros et inté- gralement pris en charge pour tout porteur du virus. “Quand un patient vient me voir parce que son médecin traitant soupçonne une hépatite, je prescris une prise de sang pour la recherche de transaminases. Ces enzymes sont produits par le foie. Si leur nombre est supérieur à la moyenne, alors il y a suspicion d’hé- patite. S’ensuit un second test pour détecter la présence d’anticorps associés à ce virus. C’est aussi simple, mais au départ il faut avoir le réflexe de lancer la recherche.” CANCER Ce dépistage évite d’en arriver au stade de cancer. Dans le cas contraire, si les lésions du foie ne sont pas trop avancées, c’est-à- dire dans les premiers stades de la cirrhose, alors le traitement peut permettre à l’organe de se régé- nérer avec un retour à la normale sous 3 ans. Et s’il est un peu plus avancé, la prise de traitement permet de stabiliser l’évolution, à condition de surveiller très réguliè- rement pour détecter l’apparition d’un éventuel cancer. “Ces médicaments miraculeux sont sur le marché. Sans aucun effet secondaire, ni contre-indication. Ils conviennent aux personnes âgées, cardiaques, diabétiques…” © ISTOCKPHOTO

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