ANFORM GUYANE N84

mai - juin 2019 • anform ! 55 bien de l'extérieur de nous-mêmes que de notre propre corps.) Notre cerveau ne peut exercer les deux modes simultanément : choisir d'activer l'un met obligatoirement l'autre au repos. Pour un mental qui aurait tendance à“vagabonder” (subir de multiples pensées non choisies) ou à ruminer, le retour à la réceptivité est une véritable clé de reprise de soi pour ensuite se réapproprier une pensée choisie, suivie, concentrée. Comment cette méthode peut- elle aider les enfants qui ont des difficultés de concentration ? Par le développement des pratiques de réceptivité qui permettent de mettre le cerveau au repos. Puis par le développement d'une émissivité choisie, juste et sans tension, grâce àdes exercices de concentration. Beaucoup d’exercices proposés dans Mon cahier Vittoz spécial concentration sont basés sur les cinq sens, pourquoi ? La concentration sera plus effi- ciente et se fera sans tension si le cerveau a au préalable été réceptif. La réceptivité ne se fait que via les cinq sens. Le Dr Vittoz a écrit : “La réceptivité, c'est tout.” Pouvez-vous nous donner des exemples d’exercices de récepti- vité à faire avec nos enfants ? Accueillir sans jugement, avec bienveillance, toutes les sen- sations qui proviennent de ses points d'appui (pieds, cuisses et fessiers, mains posées, paupières posées sur les yeux...). Accueillir les sensations de sa respiration (température et toucher de l'air au niveau des narines et du fond du nez, mouvement de la cage thora- cique, mouvement du ventre, des côtes jusque dans le dos). Il est très important d'aider nos enfants à développer leur vocabulaire des sensations et des parties de leur corps pour qu'ils puissent dévelop- per cette conscience d'eux-mêmes dans leur vécu ici et maintenant. À quel moment lui proposer ces exercices ? Tous les jours ? Avant les devoirs ? Avant les devoirs pour faire ce sas. Mais aussi lors de moments de détente, ou particulièrement riches sensoriellement (repas, jeux) pour que l'enfant s'habitue à sentir le monde qui l'entoure, et sentir son corps. La méthode Vittoz s'intègre aux gestes du quotidien et devient un véritable art de vivre. Grâce à cette méthode, la concentration n’est plus censée être un effort ? Exactement. Une bonne émissivité se fait sans tension. Ce qui crée l'effort et la tension, c'est la lutte contre des pensées parasites, contre des envies autres, ou du fait d'une tension physique. Si avant la concentration, un sas a été fait par une réceptivité (sans pensée) et la conscience du bénéfice de cette pause sensorielle (retour au calme, réunification, repos...), alors la concentration peut se faire sans tension avec un cerveau disponible. Quels résultats ? Un recentrage, une conscience de soi dans l'instant, une confiance en soi, un plaisir de vivre, un meilleur accueil de ses émotions, une meil- leure capacité de concentration et de mémorisation... Faut-il que mon enfant soit volontaire pour que cette méthode soit efficace ? Oui, c'est obligatoire. Si la méthode Vittoz devient une contrainte, une tension, elle n'est plus la méthode Vittoz ! Mais par l'angle du jeu, c'est facilement possible. Prendre conscience de ses émotions au moyen d’exercices simples • Choisis et pose à côté de toi un objet que tu aimes beaucoup toucher. Dessine-le puis écris son nom. Comment te sens-tu quand tu touches cet objet ? • Dessine-toi en position debout, puis colorie les parties de ton corps que tu sens le plus. • Dessine tout ce que tu veux de ta main gauche, dans tous les sens ! © ISTOCKPHOTO

RkJQdWJsaXNoZXIy NzAwODEx