ANFORM GUYANE N83
14 anform ! • mars - avril 2019 vaccins, les céramiques dentaires, les implants orthopédiques. Toutes ces voies de contact ne sont évi- demment pas équivalentes. Selon l'Agence de sécurité sanitaire ali- mentation, environnement travail (Anses) l'alimentation est la prin- cipale voie d'exposition. L'agence a mené entre 2006 et 2011 une étude générale sur l'alimentation, nommée EAT2. Elle montre que la population française est exposée à 0,28 mg par kg de poids corpo- rel et par semaine. Ce chiffre est bien inférieur à la Dose hebdoma- daire tolérable provisoire de 1 mg/ kg pc/semaine définie par l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments). Mais on constate des dépassements dans 0,2 % des cas chez les adultes et 1,6 % chez les enfants (de 3 à 17 ans). Mais si cette dose hebdomadaire n'est que provisoire c'est qu'on ne connaît pas la toxicité réelle de l'aluminium. Les effets toxiques de l’aluminium n'ont en effet été observés avec certitude que chez des personnes exposées fortement et fréquemment : patients insuffi- sants rénaux dialysés, alimentés en intraveineuse, ou travailleurs exposés par leur profession. Selon l'Anses : “À l’heure actuelle, aucune étude n’a mis en évidence de tels effets dans la population générale, exposée à travers l’ali- mentation courante ou les produits de santé.” Et cette incertitude laisse place à tous les fantasmes. On soupçonne l'aluminium de provoquer la maladie d'Alzheimer, l'autisme, des cancers... Sans qu'aucune preuve n'ait été appor- ••• © ISTOCK tée dans ce sens. En France, les accusations ciblent essentielle- ment les vaccins, indique Josiane Jos-Pélage, médecin en Martinique et présidente de l'Amses (Asso- ciation médicale de sauvegarde environnement et santé) : “ On utilise l'aluminium comme adjuvant dans les vaccins car ils augmen- tent la réaction immunitaire. Or les vaccins sont obligatoires. Mais certaines personnes peuvent être sensibles à l'aluminium.” “Ce que nous demandons, c'est de pouvoir de nouveau proposer le choix, avec des vaccins avec aluminium, et d'autres sans aluminium”, renché- rit Pierre Souvet, un médecin qui a fondé en 2008 l'Association santé environnement France (Asef). En l'absence de preuve, ces méde- cins militent donc pour le principe de précaution. Dans une mise au point publiée en décembre 2017, l'Inserm rappelait cependant : “Au vu des données disponibles à ce jour à l’échelle internationale, avec un recul d’utilisation de 90 ans et des centaines de millions de doses injectées, l’innocuité des sels d’alu- minium contenus dans les vaccins ne peut être remise en cause.” Pour savoir si un produit contient de l'aluminium, il faut savoir lire la liste des ingrédients. Les additifs alimentaires sont en effet désignés sous des sigles qu'il faut déchiffrer. Ainsi, l'alu- minium est le E173. Les sulfates d'aluminium sont nommés E520 à E523. Les phosphates d'aluminium appelés E541 et les silicates d'aluminium se cachent sous les pseudonymes E554-555-556-559. Les autres noms de l'aluminium “On utilise l'aluminium comme adjuvant dans les vaccins car ils augmentent la réaction immunitaire.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzAwODEx