ANFORM GUYANE N81

82 anform ! • novembre - décembre 2018 que vivre avec un secret, qu’on soit celui qui tait ou celui à qui on tait, impacte beaucoup la santé. Même si le partenaire “adultère” rentre toujours à l’heure, qu’il n’y a pas de signe extérieur de tromperie, le com- portement change subtilement. On va ressentir des situations et ne pas savoir les identifier.” Pourtant au-delà du risque de blesser, il y a toujours cette possibilité d’ouvrir le dialogue, pour se confronter ensemble au pro- blème. COLÈRE Autre risque de l’aveu : briser la rela- tion. L’autre, blessé, affirme : “C’est fini.” Pourtant ce coup d’arrêt n’est que l’expression d’une forte colère et/ ou d’une souffrance. Des émotions normales en pareille circonstance. Mais les cas de ruptures définitives suite à un aveu sont très rares. La réflexion finit toujours par venir. La personne peut claquer la porte, quitter la maison une journée ou une semaine, mais quand la relation est déjà installée depuis un certain temps, le moment de la réflexion arri- vera. Je peux aussi vouloir me servir de l’aventure pour quitter quelqu’un, ce qui est dangereux car cela entache la relation future. Le problème à l’ori- gine de la séparation n’est pas réglé. “Quand on trompe quelqu’un, le respecter et se respecter soi-même, c’est lui dire les choses pour qu’il reprenne possession de sa vie et qu’il se rende compte. Je suis pour dire les choses dans l’instant, précise Catherine Maquere. Encore faut-il y mettre les formes et conditions.” Cela ne doit jamais être dit comme une agression, plutôt en tentant d’expliquer le pourquoi et ce qu’on ressent. Toujours parler de soi, car c’est bien connu en psychologie, le tu “tue”, cela évite d’user de reproches et d’accusations. Lorsqu’on est soi- même en colère et notamment parce qu’on se sent coupable, on a fâcheu- sement tendance à agresser l’autre. CULPABILITÉ Ce qui fait entrer dans une spirale émotionnelle où tous les coups sont permis. Il n’y aura donc pas de dialogue constructif. Il faut savoir prendre ses responsabilités. Celui qui trompe, c’est celui qui est respon- sable. Et quand on est responsable, on peut changer les choses. Mais si on dit : “Oui, mais c’est de ta faute” et qu’on se positionne comme victime, ••• © ISTOCKPHOTO “Il faut savoir prendre ses responsabilités. Celui qui trompe, c’est celui qui est responsable.”

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