ANFORM GUYANE N81
58 anform ! • novembre - décembre 2018 6 5 © ISTOCKPHOTO L’empathie “Ne pas se comporter comme si l’on était seul au monde est très difficile pour le petit être égocentré” , affirme la pro- fessionnelle. “Dans un monde en perpétuel changement, l’empathie (qui pourrait être couplée au civisme) est LA qualité à enseigner au citoyen en devenir. L’empathie (dif- férente de la sympathie), c’est tenter de prêter davantage attention à quelqu’un, à ce qu’il ressent, pense et vit, donc reconnaître l’autre, comme porteur d’émotions et de sensibi- lité. L’absence d’empathie est fort préjudiciable au plan de la construction psychique” , continue la psychologue. Il faudrait concrètement enseigner à l’enfant que son plaisir et son confort s’arrêtent là où le déplaisir et l’inconfort de l’autre commencent. Par exemple : “Lui demander comment il se sentirait s’il était à la place d’un autre enfant qui est triste, pour l’aider à comprendre le point de vue de l’autre”, ajoute la spécialiste. La spontanéité “Lorsqu’un enfant est spontané,il est lui-même ! Il ne sait pas encore penser en silence. Il a tendance à dire tout haut ce qu’il pense et voit. Par exemple, quand il prend conscience des différences entre lui et les personnes qui l’entourent (“Le monsieur est vieux. Il va bientôt mourir”). C’est un processus normal qui lui permet de véri- fier auprès des adultes si sa pensée est juste ou pas. La capacité à dire ou faire autrement que ce qui lui vient spontanément ne lui est pas encore intrinsèque” , affirme la psychologue. D’autre part, permettre à un enfant d’exprimer ses propres ressentis au moment où il les vit, “c’est lui montrer qu’il est aimé comme il est ! Lui per- mettre de vivre le moment présent !” . Il faudra le laisser faire tout en accompagnant ses impulsions. “Àvous, parents, de lui reformuler la situation pour qu’il la comprenne davantage mais sans anticiper la réaction de la personne en face”, précise la psychologue. La générosité “Savoir donner est une habileté importante à acquérir pour réussir à s’entendre avec les autres. C’est tou- tefois un apprentissage difficile pour un tout-petit de moins de 4 ans. Cette notion ne veut encore rien dire pour lui. Entre 2 et 4 ans, l’enfant est en train d’organiser sa pensée. Il commence à donner du sens à ce qui l’entoure, à établir des liens entre les éléments essentiels, à comprendre des symboles qui lui serviront à affiner sa pensée. Alors il est en phase d’accumulation, d’intériorisation et non de restitution ! Autrement dit, il prend mais ne donne pas, sinon il aurait l’impression de perdre un bout de lui-même ! Certes, avant 4 ans, il est capable de donner un bisou ou un biscuit mais unique- ment à ceux qu’il connaît bien. Les parents peuvent encourager la géné- rosité de leur enfant en lui rappelant ses bonnes actions ou en lui montrant d’autres enfants généreux” , propose Jessie Jersier. 4
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