ANFORM GUYANE N80

septembre - octobre 2018 • anform ! 81 le défilement de l’image que vous regardez. Cette microcoupure, qui crée un effet de surprise, permet au cerveau de revenir au présent. Elle déclenche un réflexe d’orientation qui entraîne une interruption du développement de la turbulence. La répétition de ces brèves micro- coupures aide le cerveau à retrouver un fonctionnement plus harmonieux et à optimiser son potentiel, ce qui a pour conséquence des amélio- rations fonctionnelles (au niveau émotionnel ou physique). Comment se déroule une séance ? Une séance de neurofeedback dynamique dure habituellement 1 h et comprend 30 min de neurofeed- back. Deux capteurs sont disposés sur votre tête et trois pinces sont accrochées à vos oreilles. Vous êtes assis confortablement et écoutez de la musique ou visualisez un film. Vous restez passif et n’avez plus qu’à vous laisser aller. Combien de séances sont nécessaires ? Il est d'usage d'envisager cinq ou six séances au début pour voir comment les choses évoluent. Tous les cerveaux étant différents, il n'est pas possible de prévoir les effets des séances ni d'en évaluer le nombre nécessaire. Pour les cas simples, 10 à 15 séances peuvent suffire. Pour un travail plus en pro- fondeur ou un problème difficile ou chronique, 20 à 30 séances peuvent s'avérer nécessaires. Il est bon de consolider l'entraînement par quelques séances complémen- taires une fois que l'on est satisfait du résultat. Les effets sont ensuite acquis définitivement (sauf rares exceptions, nouveau traumatisme, intoxication...) mais certaines personnes préfèrent continuer l'en- traînement régulièrement. Peut-il y avoir des effets indésirables ? Parfois, des personnes très sen- sibles font état de maux de tête ou de fatigue. Mais cela reste très rare. En France, le neurofeedback fait débat dans le milieu scientifique, ne suscitant pas l’adhésion de tous. Pourquoi ? Le neurofeedback n’est pas une technique médicale mais une méthode d’entraînement. Elle est de plus en plus employée à l’hôpital. La Salpêtrière l’utilise pour les troubles du sommeil et l’autisme. L’hôpital Sainte-Marguerite à Marseille utilise le neurofeedback pour les troubles du déficit de l’attention (TDAH) et l’épilepsie. La difficulté de diffu- sion vient peut-être du fait qu’il existe plusieurs formes de neuro- feedback (active, dynamique…) qui reposent sur des technologies différentes. Des résultats probants semblent concerner les TDAH chez les enfants. Quels sont ces résultats ? L'efficacité du neurofeedback pour les TDAH est un des domaines qui a été le plus étudié. Depuis 2012, l’American Academy of Pediatrics recommande le neurofeedback comme un des traitements non médicamenteux dont l'efficacité est la mieux démontrée scientifi- quement pour le TDAH. Et 83 % des praticiens de neurofeedback dynamique rapportent une amé- lioration d'au moins 40 % des symptômes chez leurs patients au bout de 20 séances.

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