ANFORM GUYANE N79
Joseph 28 anform ! • juillet - août 2018 Dossier Quelques bidons d’eau, quelques conserves pour agrémenter les poissons pêchés et nous voilàlibres d’aller où le vent nous porte. Nous sommes en parfaite harmonie avec notre environnement. Notre petit voilier nous permet d’aller vraiment partout, que ce soit dans une étroite passe pour accéder à un lagon ou de remonter une rivière pour découvrir une crique inexplorée. Nous choisissons les sites les plus isolés, loin des agglomérations. C’est là aussi que nous réalisons nos plus belles rencontres et par- tageons le plus avec les locaux qui sont étonnés de nous voir ici et nous accueillent chaleureusement.” Revenir à l’essentiel Mais parfois, il ne suffit pas d’aller bien loin pour changer de cap. Joseph est resté sur son île si chère àses yeuxpour prendre un virage à 180 degrés. À57 ans, il est passé de directeur commercial dans “le business de la moto et du jet ski” pour devenir gérant d’une crêperie, dans une cabane isolée en pleine campagne de Goyave (Guade- loupe). “Aujourd’hui, je suis dans la décroissance. Je suis à l’opposé de ce que j’ai toujours fait. Je sais vivre avec rien et c’est la plus belle formation de ma vie. Il a fallu que je me transforme, cultiver ma terre, revenir à l’essentiel. Cela a pris 5 ans. Un véritable changement culturel et spirituel.” Pour la psycho- logue, “Joseph a pris conscience que ses valeurs ont changé ou qu’elles se sont réveillées, enfouies sous le costume du businessman. Il est en rupture avec une vie qui ne correspondait plus àce qu’il souhai- tait faire ou devenir.” Aujourd’hui, Il y a un point commun entre tous ces témoignages. Chacun renvoie à un senti- ment d’incomplétude, à une recherche de soi, d’un épanouissement personnel qui s’exprime au travers des éléments suivants : • besoin de savoir qui on est ; • besoin de se construire ou de construire ; • prise de conscience de passer à côté de quelque chose. Les signes indiquant le besoin de changer de vie ou qui poussent à s’interroger sont : • l’épuisement professionnel ; • le sentiment de ne pas être à sa place ; • un profond mal-être ; • un état dépressif. Être psychologiquement accompagné peut beaucoup aider à la prise de conscience, bien que certains y parviennent seuls. Ce besoin est souvent en lien avec une souf- france. Cela aide à accepter les risques que peut entraîner ce changement (impact sur l’entourage). Mais cela aide également à assumer la réussite (ou pas) du changement de vie. S’il y a changement et pas d’épa- nouissement, il faut continuer à chercher. Mais il faut également s’autoriser un retour en arrière sans le vivre comme un échec. Les tests de personnalité ou les bilans de com- pétences peuvent aider à préciser les choix ou à entrevoir la vie qui pourrait corres- pondre. Il ne faut pas oublier que l’homme est le seul artisan de son bonheur. Valérie Boulogne, psychologue Les signes qui ne trompent pas ••• ˝Je sais vivre avec rien et c’est la plus belle formation de ma vie..˝ © CÉDRICK ISHAM CALVADOS
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