ANFORM GUYANE N78

mai - juin 2018 • anform ! 65 V ous voulez attirer les regards ? Sus- citer l'amour fou ? Aspergez-vous de phéromones ! Vous augmenterez votre charisme et votre sex- appeal... Voilà en tout cas ce que vous promettent nombre de sites internet commerciaux. Mais disons- le d’emblée, de telles allégations tiennent du charlatanisme. Aucune phéromone humaine n'a jamais été identifiée ni caractérisée. Et rien ne prouve aujourd'hui que nos com- portements soient influencés par de telles substances. SALIVE DU SANGLIER Pourtant, les phéromones existent. En tout cas chez les animaux (y compris les mammifères), les plantes et même les bactéries ! © ISTOCKPHOTO Ces drôles de substances leur per- mettent de communiquer, sans émettre de son ni de signal visuel. “Le mot phéromone vient du grec “pherein” qui signifie porter et de “hormones” qui désigne un message, explique Michel Renou, de l’Institut d'écologie et des sciences de l'environnement de Paris. Ce sont des molécules émises par un organisme dans le milieu extérieur et qui communiquent une information à un autre membre de son espèce.” Elles disent : “Je suis là”, “je suis une femelle en période de reproduction”, “je suis attaqué, protégez-vous !”... Tout comme les hormones endocrines qui modifient le fonctionnement d'un organe, les phéromones émises modifient le comportement de l'individu qui les capte. Une sorte de télépathie chimique très efficace ! La première phéromone a été identifiée en 1959. La bombycol est émise par les femelles du vers à soie (le bombyx) et peut attirer des mâles àplusieurs kilomètres de distance. Depuis, des dizaines de phéro- mones ont été identifiées. Les phéromones émises par le lémurien pour signaler sa présence, celles déposées par les fourmis pour indi- quer une piste vers une source de nourriture, celles qui baignent dans la salive du sanglier et déclenchent un comportement sexuel chez la femelle. “En réalité, beaucoup de phéromones sont constituées d'un mélange de plusieurs composés chimiques constituant un bouquet” , explique Michel Renou. Et c'est ce qui rend leur étude et leur exploi- tation très complexe. Comment ••• “Des chercheurs sont allés chercher d'éventuelles phéromones humaines dans les zones qui sécrètent de nombreuses substances, souvent très odorantes, de notre corps. Principalement dans la sueur de nos aisselles et nos sécrétions génitales.”

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