ANFORM GUYANE N78

60 anform ! • mai - juin 2018 © ISTOCKPHOTO, “On apprend de chaque événement de la vie.” Mon fils de 14 ans a choisi d'aller à l'école. Mais pour mes deux autres, nous faisons l'école à la maison en éducation libre. Avec Gabriel, 9 ans, nous suivons quand même le programme de CE2 avec des livres que j'ai achetés et qui me plaisaient. Pour les sciences, on pratique des expériences. On regarde aussi beaucoup de documen- taires et chaque mois, les enfants reçoivent une petite boîte de travaux pratiques avec un thème différent à chaque fois, comme le mois sur l'Onu que l'on vient de recevoir. On regarde aussi des dessins animés comme Il était une fois la vie. Très instruc- tif ! On essaie d'apprendre de chaque événement de la vie. Nous travaillons environ 2 h par jour avec mon fils et 30 min à 1 h avec ma fille de 5 ans. Et quand d'autres parents me disent qu'ils n'auraient pas la patience, je leur réponds qu'ils passent peut être plus de temps après leur travail, à aider leurs enfants pour les devoirs, alors que nous travaillons le matin, frais et dispos. Je n'ai rien contre les instituteurs, mais je trouve que l'Éducation nationale est en retard sur son temps. Nous avons l'intention de partir pour 1 an en bateau. Alors l'année prochaine, mon fils de 14 ans fera aussi l'école sur le bateau ! Charline qu'il voudrait faire plus tard. “Soit fermier en Bretagne, aventurier ou scientifique. J'aime bien la chimie, construire des choses, l'informa- tique...” UN DIPLÔME ? “Bien sûr, c'est important pour lui de sortir de la maison et de voir d'autres enfants. Il fait du kung- fu, de l'équitation et de la batterie deux fois par semaine. Il a gardé contact avec ses copains de classe qu'il voit le week-end et pendant les vacances. On a gardé le même rythme de vacances scolaires. On voit aussi la différence sur le sommeil. Il dort le temps qu’il lui faut, entre 12 et 13 h par nuit, ce qui n'était pas possible quand il allait à l'école.” Il n'y a pas besoin de diplôme particulier pour faire l'école à la maison. La première semaine de la rentrée scolaire, il faut envoyer un courrier au recto- rat et à la mairie de sa commune pour les prévenir de votre choix. Le rectorat vous informe en retour qu'il a bien pris en compte la dés- colarisation de l'enfant. 3 mois après le début de l'instruction en famille, un inspecteur d'académie prend rendez-vous avec vous afin de contrôler les acquis de l'enfant. Au niveau de la mairie, la visite d'une personne du service social est obligatoire tous les 2 ans pour s'assurer que tout se passe bien pour l'enfant. Il n'y a pas d'aide financière particulière pour l'ensei- gnement libre. Sauf si l'enfant a un certificat de scolaritédans le cadre de cours àdistance. Dans ce cas, la famille reçoit la prime de scolarité. Pour la famille, ce choixéducatif est vraiment un plus pour Elliot et Marie s'épanouit dans son rôle de profes- seure. “Je ne pensais pas que je prendrais autant de plaisir à ins- truire mon enfant ! Cela m'apporte énormément. Nous avons plus de complicité. Je comprends mieux son mode de raisonnement et m'y adapte. Le bilan est très positif. On continue !” •••