ANFORM GUYANE N78

mai - juin 2018 • anform ! 59 M arie et Vincent sont entrepreneurs. Ils ont monté une boulangerie artisa- nale chez eux et livrent leurs pains et brioches dans toute l’île. Ils ont deuxenfants. Elliot, 9 ans, et Armel, un bébé de quelques mois. Quand Elliot a subi un passage un peu dif- ficile avecd'autres élèves àl'école, et avecun projet de partir en voyage prolongé, ils ont décidé de tenter l'instruction àla maison. COURS PAR CORRESPONDANCE “Le problème à l'école s'est finale- ment résolu. Mais cela nous a fait réfléchir à un autre système. On avait aussi envie de montrer à Elliot que l'on peut réussir différemment. Cette année de CM1,c'est un peu un test avant de s'engager dans notre projet d'itinérance.Cela nous montre comment Elliot s'adapte au travail en autonomie.” L'apprentissage complètement libre faisait un peu peur àMarie qui venait d'accoucher du petit dernier. Elle avait besoin de s'appuyer sur des cours. La famille a doncchoisi des cours par corres- pondance. “Pour nous, le Centre national d’enseignement à dis- tance (Cned)était hors de question. Je trouve les cours trop chargés et ils imposent beaucoup plus de travail qu'à l'école. On a trouvé une petite école en Bretagne, avec des cours bien faits, accessibles et très colorés. Nous avons choisi d'avoir un suivi. Cela permettra à Elliot d'avoir un certificat de scolarité au cas oùil reviendrait vers le système scolaire normal, sans avoir à passer de tests.” L'école propose donc à Marie et Elliot un programme où ils travaillent telle ou telle matière chaque jour de la semaine, environ 3 h par jour. La souplesse du système vient aussi du fait qu'il n'y a pas d'impératif de dates pour rendre les devoirs. Il peut faire son CM1 en 1 an et demi ou en 6mois ! C'est selon l'enfant et la disponibi- litédes parents. Vincent n'a pas le temps pour l'instruction, mais il lui © ISTOCKPHOTO, enseigne d'autres choses comme le bricolage. “Au début, il fallait qu'Elliot trouve son propre rythme. Il avait besoin de pauses régulières pour rester concentré. Aujourd'hui, après 3 mois, il est capable de tra- vailler 3 h d'affilée, en comprenant bien et en assimilant les leçons. Avec une pause de 15 min environ. De mon côté, je lis les cours la veille pour le lendemain. Cela me permet de voir si je dois cher- cher d'autres supports” , explique Marie. Elle prend le temps de lui expliquer jusqu'à ce qu'il com- prenne, ce que l'on ne peut pas faire àl'école. Elliot s'intéresse aux mêmes matières qu'à l'école et a plus de temps pour approfondir de lui-même ce qu'il aime : les maths, les sciences, l'histoire, la lecture... “Les résultats sont plutôt très bons, même si on ne fait pas trop atten- tion à la notation. Par exemple, il a toujours eu de grosses lacunes en grammaire. Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux. Il a eu un déclic.” Et Elliot a déjàune petite idée de ce •••

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