ANFORM GUYANE N77
52 anform ! • mars - avril 2018 Nos enfan La future maman en s’écoutant, en écou- tant son corps et ses besoins découvre une forme d’instinct que l’absence d’anesthésie rendra presque incontour- nable. Si elle a envie de marcher, bouger, et même danser pendant la phase de travail plutôt que d’être allongée, qu’elle le fasse ! Être active permet de moins penser à la douleur mais aussi d’aider le corps à accompagner les évolutions nécessaires à l’expulsion (s'accroupir en se suspendant, s'asseoir à califourchon sur une chaise, faire des mouvements du bassin sur un gros ballon, marcher, se mettre à quatre pattes). Si elle éprouve le besoin de crier, qu’elle crie ! La maman doit rester centrée sur elle-même en ne perdant jamais de vue ce qu’il se passe : la naissance de son enfant. Connaître la maternité, la salle de travail, avoir ren- contré le personnel peut beaucoup aider à se sentir en sécurité. Impliquer le futur papa dès la grossesse est également déterminant, y compris dans les cours de préparation à l’accouchement. Parler avec lui, lui confier ses peurs, lui exprimer ses besoins, ses attentes, lui montrer les gestes qui soulagent, les caresses qui rassurent. Et écouter ses peurs à lui. Être détendue facilite l’accouche- ment.Or,la peur amène souvent la future maman à se contracter,à se raidir,ce qui ralentit le processus et intensifie la douleur. La respiration est un des piliers des préparations à la naissance.Prendre une grande inspiration quand une contraction arrive et souffler lentement pendant toute la durée de la contraction est d’une grande aide. Car pour bien gérer la douleur, il faut bannir tout stress, toute pression, fuir tout ce qui est projection et jeu du mental, s’écouter et se faire confiance. La naissance n’est pas une science exacte et prévoir, par exemple, l’heure de la délivrance est la meil- leure manière de perdre courage. L’accouchement progresse par phases, certaines plus rapides que d’autres. La future maman rencontre souvent une phase de désespoir où elle se sent débor- dée par la douleur, par la peur de ne pas y arriver ou de mourir.C’est une étape qu’il faut accueillir et laisser passer.L’idée est d’accepter et de vivre la douleur comme une aide à la naissance, dont l’effet est transitoire et sans danger. Élodie, 35 ans, témoigne : “J’ai accou- ché de ma fille sans péridurale. Je me sentais capable de lafaire naître sans anesthésie. Je voulais sentir ce que cela faisait. J’ai passé l’après-midi àaccueillir les contractions, àmon rythme.C’était l’anniversaire de mon aîné et j’avais àlamaison une ribambelle de gamins.Quandune contraction arrivait, je m’asseyais, aucalme, et je respirais profondément. Le fait d’être occupée m’a bien aidée car je n’étais pas focalisée sur la douleur.Arrivée àlamaternité, les contractions étaient de plus en plus rapprochées et douloureuses. Àun moment, j’ai perdu pied. La douleur m’emportait.Et puis, je me suis souvenue que c’était maprin- cesse qui arrivait et qu’il fallait que je l’aide àvenir.Àchaque contrac- tion, je l’imaginais en train de descendre.J’étais vraiment actrice de ce qui se passait.En 30min,elle est arrivée, comme une lettre àla poste.” 2 S’écouter et se faire confiance 3 Être entourée © ISTOCKPHOTO,
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