ANFORM GUYANE N77

mars - avril 2018 • anform ! 43 (dont le diagnostic biologique est déjà jugé difficile) suscitent des interrogations. La procédure pour le dépistage n’est pas identique à tous les tests. La plus “connue”, car sur le mode du test de grossesse, ce sont les gouttes d’urine à déposer sur une bandelette qui change de couleur selon le résultat. C’est le cas du test pour le cannabis. MODE D’EMPLOI D’autres détections se font à partir de prélèvements sanguins, c’est le cas pour la prostate, par exemple, pour détecter ou non la présence du PSA. Un petit stylo avec une minuscule aiguille, même usten- sile que pour les diabétiques, une goutte de sang prélevée et le résultat est immédiat. Il y a aussi le recueillement de selles pour le test des polypes colorectaux.Quant à la pertinence des résultats, le mode d’emploi doit être respecté à la lettre. Ainsi, pour le cannabis, il ne faut ni boire, ni manger ni fumer au moins 10 min avant le test. Naturellement, si le test est positif, il faudra ensuite une confirmation par une investigation plus poussée en laboratoire. Pour Franck Bottary, pharmacien, ces autotests sont d’ex- cellents indicateurs. “Une personne qui tousse àlongueur d’année atout intérêt àfaire le test pour l’allergie, au lieud’ingurgiter un siropqui ne serait pas forcément approprié.” Le phar- macien doit sensibiliser et informer les patients. “Lesclientsnemanquent pas de m’interroger sur la manière de les utiliser et leur fiabilité. Majori- tairement, ils trouvent la démarche intéressante mais ne passent pas à l’achat.” MANQUE DE CONFIANCE Pourquoi une telle retenue ? La nouveauté sans aucun doute, l’absence de communication et d’information probablement, peut- être aussi le manque de confiance dans les résultats et une hésitation à les faire soi-même. “Je reconnais que c’est assez révolutionnaire. Les gens ne sont pas préparés. Ils y viendront mais ce n’est pas encore un réflexe. Et pour cause, bon nombre de personnes ignorent même leur existence.” Quant au prix, ça ne devrait pas être un frein, à 14,50 euros en moyenne le test, même s’il n’est pas remboursé. Plus cher aussi que le test de gros- sesse, vendu moins de 3 euros chez nous. L’autotest du VIH : un cas à part L’autotest pour le dépistage du VIH existe depuis près de 3 ans. Il est réputé particulièrement fiable. Le principe est simple. On se pique le bout du doigt pour recueillir une goutte de sang, on repose l'auto-piqueur sur un support et au bout de 15 min, le résultat apparaît. Distribué en pharmacie, plus de 250 000 autotests auraient déjà été vendus en France depuis 2016, pour une trentaine d’euros. Un prix considéré trop élevé par la plupart de ceux qui pourraient en avoir besoin. Et dans ce cas précis, l’aspect psychologique intervient avec une question essentielle : quelle sera la réaction de celui qui découvre seul dans son salon qu'il est porteur du virus ? La procédure de dépistage la plus connue consiste à déposer quelques gouttes d’urine sur une bandelette qui change de couleur selon le résultat. © ISCTOK

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