ANFORM GUYANE N77

mars - avril 2018 • anform ! 11 ••• caine, est due à une déformation des globules rouges. Des cellules précurseurs des globules rouges ont été prélevées chez le malade, puis réinjectées une fois leur anomalie génétique corrigée en laboratoire. D'autres patients sont en cours de test, mais il faudra encore des années avant une éven- tuelle mise sur le marché. BIOMÉDICAMENTS Produits par des organismes vivants, les biomédicaments ne sont pas en soi une nouveauté. Les vaccins, les antibiotiques, certains antivenins, sont entrés il y a des décennies dans notre pharmaco- pée. En 1986, cette stratégie prend un tour nouveau. On commen- çait à faire produire de l'hormone de croissance humaine par une plante génétiquement modifiée, le tabac. Depuis, de nombreux végé- taux et bactéries ont été modifiés pour qu'ils produisent des prin- cipes actifs, insuline, hormones de croissance, vaccins, facteurs de coagulation... Désormais, ce sont des animaux qui pourraient servir d'usines à médicaments. En 2006 en Europe, 2009 aux États-Unis, les autorités sanitaires autorisent la commercialisation d'un anti- coagulant produit dans le lait d'une chèvre génétiquement modifiée. Même si les animaux génétique- ment modifiés sont complexes à obtenir, de nombreux autres projets sont dans les cartons. MÉDECINE PERSONNALISÉE Nous sommes tous différents... et chaque cancer est unique. C'est à ce constat que tente de répondre la médecine de précision. Elle propose, d'une part, d'utiliser le profil génétique des personnes pour suggérer des traitements adaptés. Et, d'autre part, d'identifier la thérapie génique commence enfin à porter ses fruits. En août 2017, le premier traitement de thérapie génique est commercia- lisé aux États-Unis. Un traitement (Kymriah) destiné aux malades souffrant d'une forme de leucémie, un cancer du sang très agressif. Le principe : prélever les cellules immunitaires du malade, les repro- grammer génétiquement pour attaquer les cellules cancéreuses, puis les réinjecter au malade. Une demande d'autorisation de mise sur le marché est déposée auprès de l'Agence européenne des médicaments en novembre 2017. D'autres thérapies géniques sont testées. À l'hôpital Necker de Paris, un jeune garçon est guéri de la drépanocytose suite à un essai clinique débuté en 2014. Cette maladie héréditaire, qui touche particulièrement les populations antillo-guyanaises d'origine afri- © ISTOCK

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