ANFORM GUYANE N76
janvier - février 2018 • anform ! 39 de prescription pour répondre à plusieurs effets indésirables parmi lesquels l’anxiété réactionnelle à l’annonce du cancer. En effet, cette annonce de la maladie provoque souvent des chocs affectifs et émo- tionnels intenses. L’homéopathie peut réduire cette anxiété. Dans le cas de séances de radiothérapie ou de chimiothérapie, le patient traité peut souffrir de la présence plus ou moins importante de mucites (inflammations de la muqueuse de la bouche notamment). Làaussi, la prise d’homéopathie peut avoir un effet bénéfique sur les désagréments du traitement. Enfin, elle peut aussi agir sur l’asthénie (fatigue), premier symptôme éprouvé par les patients. Les résultats sont encourageants, confirme la gynécologue Christiane Dispagne qui utilise l’homéopathie quotidiennement. “C’est une alter- native très intéressante dans les soins de support.Cela ne coûte pas cher et il n’y a pas d’effets indési- rables.” Pour autant, il n’y a pas de protocole standard pour tous les patients,précise le Dr Frédéric Voirin. “D’un patient à l’autre, les symp- tômes ne sont pas les mêmes, n’ont pas la même intensité. En fonction de ces caractéristiques propres à chaque patient, on va choisir un trai- tement homéopathique.” SUJET CLIVANT L’homéopathie revendique 300 mil- lions d’utilisateurs à travers la planète. Un chiffre qui pourrait être encore plus élevé si cette méthode thérapeutique avait toute sa place dans les hôpitaux. Car si les méde- cins généralistes la prescrivent de plus en plus,elle a du mal àse faire une place en milieu hospitalier, regrette le Dr Voirin. “Si l’homéo- pathie entre de plus en plus dans les services de cancérologie, c’est parce que le médecin homéopathe en a fait la prescription et que le patient en parle à son spécialiste. Mais elle n’est pas assez présente dans les services de l’hôpital, parce que là, il faut l’accord du pharma- cien de l’hôpital.” La frilosité des oncologues ou des spécialistes de la lutte contre le cancer est encore palpable. Interrogé sur l’intérêt pour les malades de recourir à l’homéo- pathie,le président de la Ligue contre le cancer de Martinique joue la prudence. “Je ne préconise pas l’ho- méopathie parce que je ne la connais pas.Mais je ne suis pas contre àpartir du moment oùce n’est pas àla place d’un traitement connu.” Et il ajoute que “dans les soins de support, il y a des soins qui sont plus homo- logués comme l’exercice physique ou les soins psychologiques” . Et au Pr Patrick Escarmant, chef du pôle cancer du CHU de Martinique d'insis- ter : “L’homéopathie n’est sûrement pas un des éléments majeurs de la prise en charge cancérologique” … Presque 200 ans après son appari- tion, l’homéopathie reste encore un sujet clivant dans le monde médical, particulièrement en France. Dans d’autres pays, comme en Italie, elle est beaucoup plus développée et reconnue, notamment comme soin complémentaire. “La prise d’homéopathie peut avoir un effet bénéfique sur les désagréments du traitement.”
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