ANFORM GUYANE N76

janvier - février 2018 • anform ! 35 traduit par la mort des cellules de la rétine, tissu qui tapisse l'intérieur du globe oculaire et qui fonctionne comme un écran sensible sur lequel se projettent les images. La rétine est constituée de plusieurs types de cellules et, notamment, de cônes et de bâtonnets qui per- çoivent la lumière et réagissent en émettant des impulsions électro- chimiques. Ces signaux électriques sont transmis à des cellules ner- veuses et voyagent par le nerf optique jusqu'au cortex visuel, dans le cerveau, où ils sont décodés pour reconstituer une image. Dans la rétinite pigmentaire, ce sont les bâtonnets, très utiles dans la vision périphérique et dans la perception des contrastes, qui dégénèrent en premier. Trois sociétés ont déjà mis au point des dispositifs qui visent à suppléer les bâtonnets et les cônes défaillants : l'améri- caine Second Sight, la française Pixium Vision et l'allemande Retina Implant. En France, ces dispositifs sont aujourd'hui commercialisés. Afin d'obtenir plus de données sur leur intérêt, la Sécurité sociale leur permet de bénéficier du Forfait innovation. Elle remboursera les frais liés à l’implantation (matériel et hospitalisation) pour un montant de l'ordre de 100 000 euros, dans le cadre des essais cliniques. EN NOIR ET BLANC Les résultats préliminaires obtenus avec ces trois dispositifs sont encourageants. Grâce à eux, des personnes qui étaient plongées dans le noir ont pu retrouver une certaine perception visuelle. Et avec elle, une autonomie. Elles per- çoivent des contrastes lumineux, en noir et blanc, permettant de recon- naître des formes et des objets de la vie quotidienne. Très utile pour se déplacer et éviter les obstacles, mais pas “miraculeux”. Les patients équipés ne sont pas capables de distinguer réellement les détails, de lire ni de reconnaître des visages. “Le problème auquel nous sommes confrontés, c'est que nous ne savons pas parler le langage des neurones et du cerveau, comment coder une image en impulsions électriques”, explique Khalid Ishaque. Par ailleurs, les essais cli- niques ont montré que ces implants composés de circuits électriques, baignant dans un milieu salé et soumis à la pression de l'œil, ont une durée de vie plus courte que prévu. Ils doivent donc être rem- placés au bout de 9 mois à3 ans. Pixium Vision développe donc une seconde génération d'implants, baptisés Prima. Plus petits, plus durables, ils seront placés sous la rétine, à l'endroit même où sont situés les cônes et les bâtonnets dégénérés. Plus délicate, car il ne faut pas endommager ce tissu fragile, la chirurgie présente un avantage de taille. Les implants ne stimuleront pas directement les cellules proches du nerf optique, Lunettes Argus II © Second Sight •••

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