ANFORM GUYANE N115

|anform ! ◆ juillet - août 2024| 29 I ◆ Par Sandrine Chopot Le maria congo, de l’espèce Geissospermum laeve, est un arbre des grandes forêts endémiques du plateau des Guyanes et du Nord de l’Amazonie. Son écorce est utilisée pour ses nombreuses propriétés médicinales par toutes les communautés guyanaises. Remerciements à la Réserve naturelle régionale Trésor. Inscrit à la pharmacopée française, de la famille des Apocynaceae, le maria congo (ou maya kongo chez les Créoles, bita udu chez les Bushinengés, wataki chez les Wayanas), est un grand arbre de la forêt amazonienne d’environ 35 m de haut, avec un tronc alvéolé de 80 cm de diamètre. « Son écorce fine et fibreuse se détache facilement du tronc. Elle est aussi très amère. Son fruit ressemble à une petite poire incurvée. Un latex blanc et collant s’en détache quand on le manipule. On le trouve beaucoup dans la région de Saül, le long du sentier Roche Bateau, où la récolte de l’écorce se fait tout au long de l’année. C’est un arbre assez commun à l’intérieur de la Guyane », explique Marc-Alexandre Tareau, ethnobotaniste. ◆Bon pour la santé Une des utilisations traditionnelles les plus communes consiste à faire macérer les écorces dans du rhum ou du vermouth pour faire baisser la fi èvre. « Chez les Créoles, cette macération aurait des vertus antipaludiques », précise MarcAlexandre. Ces écorces en décoction sont données également aux enfants comme vermifuge. Elles sont aussi utilisées pour soigner des problèmes digestifs comme antidiarrhéique. Enfin, elles peuvent également être utilisées en bain contre la gale. ◆Antipoux naturel Chez les Amérindiens, la décoction d’écorce est utilisée comme shampoing pour se débarrasser des poux de la tête. Les singes kwata et tortues terrestres en raffolent ! Vous vous baladez en forêt, et vous rêvez de voir des singes kwata ou des tortues terrestres ? En saison de fructification, ces deux espèces sont très friandes des fruits du maria congo. Il faudra juste vous armer d’un peu de patience ! Attention, les fruits ne sont pas consommés par l’Homme. © JEAN-FRANÇOIS SZPIGEL

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw