|anform ! ◆ mai - juin 2024| 77 ◆ Que disent les études ? Si les bienfaits du jeûne classique ont largement été démontrés par la science, les études concernant les effets du jeûne intermittent sont de plus en plus nombreuses et en démontrent également les bénéfices. S’il ne vient pas compenser les excès des autres jours, le jeûne intermittent permet d’améliorer les facteurs de risque cardiovasculaire, avec des effets positifs sur la pression artérielle et le taux de lipides dans le sang. Il diminue les risques de diabète grâce à la régulation de la glycémie et de l’insuline chez les personnes en bonne santé. Une étude suggère également que le jeûne intermittent ferait baisser les taux de ghréline, l’hormone de la faim. Selon certains scientifiques, il favoriserait aussi la régulation du poids sur le long terme, l'amélioration de la qualité du microbiote, et le bon fonctionnement du système immunitaire. ◆ Que se passe-t-il dans notre organisme ? À partir de 12 h de jeûne, le corps ainsi mis en repos digestif, procède au nettoyage et à la réparation cellulaire : c’est l’autophagie ! Ce phénomène est utile au bon fonctionnement du système immunitaire et prévient l’accumulation de déchets cellulaires responsables d’inflammation et de stress oxydatif à l’origine de pathologies auto-immunes et de cancers. Au bout de 16 h, les mécanismes d’autophagie sont amplifiés. Le glucose sanguin diminue. Pour continuer à fonctionner, l'organisme va puiser l’énergie dans ses réserves et brûler les stocks de graisse. Il passe en cétose (comme dans le régime cétogène). ◆ Quels sont les risques ? Si elle peut paraître inoffensive, la pratique du jeûne intermittent n’est pas pour tout le monde. Elle n’est pas adaptée aux enfants, aux adolescents, aux seniors en situation de dénutrition, ni aux femmes enceintes ou allaitantes. De plus, les personnes atteintes de pathologies et/ou sous traitement doivent se faire accompagner par un professionnel si elles souhaitent se lancer. Une grande prudence est requise chez les personnes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire, le jeûne intermittent pouvant aggraver ces troubles. En outre, un phénomène de compensation a été observé dans certaines études : la veille du jeûne et à la reprise de l’alimentation, les sujets ont eu tendance à augmenter leur apport calorique et/ou à diminuer leur activité physique, ce qui annule les effets bénéfiques du jeûne, et peut même conduire à une prise de poids. Le jeûne doit être adapté au métabolisme de chacun. Il doit toujours être limité dans le temps. Pendant les phases d’alimentation, les repas doivent couvrir les besoins nutritionnels, afin d’éviter
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