ANFORM GUYANE N112
| anform ! ◆ janvier - février 2024| 69 2. Les abeilles En Martinique, les apiculteurs ont importé de nombreuses races d’abeilles et élèvent actuellement des espèces obtenues à partir de « sélectionmas- sale » . Celle-ci consiste à sélectionner les meilleurs individus d’une lignée selon ses performances propres afin de les reproduire. Appelées commu- nément « mouchanmyel » , nos petites butineuses vont de fleur en fleur et ramènent dans la ruche leur précieux butin qui leur sera soustrait. 3. L’organisation de la ruche Depuis des millénaires, les abeilles ont organisé une vie communautaire où les tâches sont très hiérarchisées, depuis la reine jusqu’au faux-bourdon. Unmodèle social de performance, de coopération et de cohésion. Insectes sociaux, les abeilles ont leur cheffe : une reine dont le seul rôle est de pondre plus de 2 000œufs par jour afin de perpétuer la colonie. Seulement quelques jours après sa nais- sance, lors de son premier vol appelé « vol nuptial » , elle est fécondée par de nombreux faux-bourdons. Devenue âgée, la reine cesse de pondre et n’a plus d’utilité pour la colonie. Alors, les abeilles la privent de nourriture et elle meurt vers 5 ans. Au cœur de la ruche, se trouvent les abeilles ouvrières. En fonction de leur âge et des besoins de la colonie, elles sont d’une polyvalence extrême, et peuvent tour à tour, nourrir la reine et en prendre soin, s’occuper des autres ouvrières, construire et entretenir les rayons, nettoyer les cellules, ventiler la ruche, alimenter le couvain et les adultes, jouer le rôle de gardiennes, de butineuses, réceptionner et stocker le nectar, amasser le pollen et operculer (fermer) les alvéoles contenant le couvain ou le miel. 4. Les produits de la ruche LE MIEL Production C’est le produit de la ruche le plus consommé, né d’un partenariat entre une fleur et une abeille. C’est le mutualisme. Les fleurs ont mis en place des stratégies afin d’attirer ces insectes pollinisateurs, dans le but de se re- produire, en échange de leur nectar que les abeilles vont stocker dans leur jabot et régurgiter dans les alvéoles. Elles se sont vêtues de couleurs chatoyantes, de formes adap- tées aux trompes des butineuses, d’odeurs spécifiques, ou encore de taches « ultra-violettes » visibles uniquement par les insectes. En parcourant de 1 à 3 kmpar jour, ces infatigables nous ravissent de leurs miels de glycéria, Saint-Sacrement, ti baume, campêche, palétuvier, aco- mat, tendre acajou, bois rouge, toutes fleurs… Propriétés Véritable élixir de fabrication animale, mais d’origine végétale, le miel est un alicament qui réjouit le palais et le corps. Remplaçant avantageusement le sucre de table, le miel peut convenir aux diabétiques s’il est consommé avec modération. Cependant, il est riche en glucides dont le fructose, qui en excès, se transforme en graisses dans le foie. Par ailleurs, il contient des oligo-élé- ments tels le magnésium et le sélénium. Ses propriétés antibactériennes, antivirales, antifongiques, anti-oxy- dantes, cicatrisantes et antiseptiques sont largement reconnues. D’autre part, le miel a une propension à retenir le calcium et le magnésiumdans le corps. Le miel aide à la digestion et son acidité entrave la prolifération bacté- rienne. Il agit également sur la sphère respiratoire depuis la gorge jusqu’aux bronches où il apaise la toux. Certains miels ont un pouvoir laxatif. ©HILAIRE ANNONAY
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