ANFORM GUYANE N110

| anform ! ◆ septembre - octobre 2023| 31 « L’entourage doit savoir être présent et se retirer parfois » J’ai appris que j’avais un cancer du sein un jeudi matin à 10 h 15. On n’oublie pas les mots, l’endroit, la luminosité, le médecin… Tout compte, même si sur le coup, on ne comprend pas ce qui se passe. Je me souviens de la main de mon mari sur mon bras, de la patience du médecin. Je voulais savoir si j’avais des chances de survivre à cette mala- die. J’ai d’abord eu besoin de pleurer seule, de m’isoler, j’étais découragée, très triste et angoissée. J’ai tout de suite compris que je devais consulter un psychologue. Il y a des choses que l’on ne peut pas dire à son entourage, comme la peur de mourir, la peur de la douleur, du regard des autres. Pourtant, l’entourage compte. Il faut continuer à vivre, à sortir, à rire, à penser à autre chose que le cancer ! Je me suis en- tourée énormément, puis j’ai eu besoin de m’isoler aussi, surtout dans les moments difficiles de la chimiothérapie. L’entourage doit savoir être présent et aussi se retirer parfois. J’ai trouvé les ressources en moi (marche, couture, naturopathie, profiter de mes enfants au maximum dans des moments privi- légiés), pour être plus combative, aimer la vie chaque jour, espérer la guérison, trouver le positif dans l’amélioration de mon état de santé. Je suis sur la fin de mon traitement, je reste positive et j’espère pouvoir écrire mon histoire. Mathilde, 42 ans

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