ANFORM GUYANE N110

| anform ! ◆ septembre - octobre 2023| 21 A ◆ Par Bérengère Merlot La médiatisation de ChatGPT, un programme d’intelligence artificielle (IA) accessible au grand public, soulève la question de l’utilisation de cet outil dans certains domaines de nos vies, comme la santé. À la question : « Mon fils vient de se faire piquer par une abeille. Que dois-je faire ? » , le bot (abréviation de robot, NDLR) ChatGPT propose des options justes pour soulager et éviter une infection. Il précise que « si la douleur ou l’enflure persiste, il est préférable de consulter un professionnel de santé pour obtenir des conseils médicaux appropriés » . Le côté interactif et empathique ferait oublier que nous ne sommes pas en contact avec un médecin. ◆ Lui poser des questions L’intelligence artificielle fait le buzz depuis le 30 novembre 2022, avec l’accès de tous à ChatGPT, un programme développé par la firme califor- nienne Open AI, spécialisée en IA. Au-delà de ses capacités de « chat » , agent conversationnel en temps réel, ChatGPT (Gene- rated Pre-trained Transformer ) est capable, via un algorithme, de générer du texte de manière autonome (mais pas ex nihilo) pour apporter des réponses aux questions des utilisateurs. Il est « entraîné » grâce à de grandes quantités de données qu’il collecte afin d’apprendre le langage. L’utilisateur humain pose une question, la machine repère des mots-clefs et va chercher dans ses données une réponse cohérente sous la forme d’un texte qui s’affiche à l’écran comme si quelqu’un était en train d’écrire. Ainsi, il est en théorie possible de sou- mettre à ce robot des questions de santé. ◆ Synthétiser les informations La capacité de ChatGPT à trai- ter en un temps très court des données écrites permet une avancée incontestable dans le domaine médical. « ChatGPT peut aider un médecin à analyser et synthétiser des informations qu’on lui fournit. Et abattre en l’espace de quelques secondes le travail fait en de longues heures par un humain » , explique Maëliza Seymour, ingénieure et mathématicienne free-lance, basée en Guadeloupe, qui crée des outils d’IA pour les entreprises. « Si un médecin veut développer un nouveau dispositif médical, il a besoin d’étudier l’état de l’art des techniques médicales existantes. Il doit compiler des centaines de pa- piers de recherche et en faire un résumé, ce que peut faire l’outil en quelques secondes. » Ce gain de temps par le traitement des textes médicaux permet égale- ment une amélioration et une accélération des diagnostics parce que le médecin obtient très rapidement l’apport de la littérature au sujet d’une pathologie. En 2018, Maëliza a participé à un projet au Kenya dont le but était de lire automa- tiquement les dossiers médi- caux des patients pour iden- tifier quel médicament était à risque pour lui. « À l’époque, les performances des modèles pour comprendre automatiquement le langage n’étaient pas assez

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