ANFORM GUYANE N106

12 anform ! • janvier • février 2023 visionné en 15 jours, ici nous en avons pour 1 à 2 mois, car les médicaments arrivent par bateau. Ce stock tampon de 90 jours est donc une sécurité.” Les avantages : quand la pénurie est temporaire, les répercussions n’ont pas le temps de se faire sentir ici. C’est le cas par exemple du Doliprane “dont les stocks sont suffisants aux Antilles-Guyane grâce, notamment à des fréquentes dotations” . Mais au vu du contexte actuel, certaines pénuries peuvent malheureuse- ment durer plusieurs mois. “Nous avons des moyens de levier en cas d’urgence notamment pour des traitements vitaux, poursuit le grossiste guadeloupéen. Derniè- rement, nous avons fait venir par avion un collyre pour les allergies ophtalmiques dont les doses, très demandées, étaient en rupture totale.” Pour Olivier Berry, “les pénuries de médicaments n’ont, jusqu’à maintenant, pas été vécues à une échelle importante” sous nos latitudes. “Il faut faire confiance aux pouvoirs publics qui n’hésitent pas à exercer des pressions sur les industriels, explique-t-il. Il s’agit © GETTYIMAGES surtout d’activer une réadaptation des flux pour faire face aux patho- logies qui reviennent. C’est avant tout une question de temps.” ALTERNATIVES THÉRAPEUTIQUES “En cas de médicaments en tension ou en rupture de stocks, les pharmaciens s’adaptent pour que les patients, en bout de chaîne, n’en subissent pas les conséquences. Soit nous devons limiter le nombre de boîtes et/ou la durée de prescription, selon les directives des autorités, soit nous proposons, dès que possible, des alternatives thérapeutiques en lien avec le médecin, soit directement au comptoir. On s’arrange toujours pour trouver des équivalences afin de répondre aux besoins des malades, d’autant que de nom- breux médicaments se déclinent en plusieurs conditionnements (comprimés, version liquide...). En général, la patientèle se montre plutôt compréhensive surtout quand on prend le temps de lui expliquer les choses” , conclut Olivier Berry. ••• Achat en ligne : attention aux contrefaçons ! En cas de pénurie de médica- ments, certains pourraient être tentés de s’en procurer sur la toile. Il faut toutefois être très prudent. En France, la vente de médicaments sur internet est strictement encadrée depuis le 2 janvier 2013. La réglementa- tion prévoit que la création et l’exploitation d’un site internet de vente de médicaments sont réservées aux pharmaciens. Le site doit être adossé à une officine de pharmacie physique et seuls les médicaments non soumis à prescription obli- gatoire peuvent être vendus sur internet. Le ministère de la Santé met en garde sur les risques associés à l’achat de médicaments sur des sites non autorisés. En effet, “la qua- lité et la sécurité des médica- ments achetés sur un site non autorisé ne sont pas garanties, des médicaments falsifiés (faux médicaments ou fausse- ment étiquetés) ou contrefaits peuvent y être proposés” . Selon l’OMS, on trouve des médicaments falsifiés ou contre- faits partout dans le monde. Leur origine est inconnue, leur composition n’est pas fiable et toujours illégale. Ces contrefa- çons sont donc dangereuses pour la santé.

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