ANFORM GUYANE N106
janvier • février 2023 • anform ! 11 plus circonstancielles. Cette pénurie récurrente relève d’abord de problèmes structurels et de dysfonctionnements. Aujourd’hui, les laboratoires fabriquent au moindre coût, de manière massive et délocalisée ce qui provoque régulièrement des tensions et des défauts d’approvisionnement. Une situation aggravée ces der- niers mois par les fortes tensions déclenchées par la pandémie de Covid-19 et plus récemment par la guerre en Ukraine à l’origine de la hausse du prix de l’énergie et des transports. Les prix de l’aluminium, du carton et du verre ont augmenté de 25 %. L’industrie pharmaceu- tique, particulièrement énergivore, subit de plein fouet les hausses du prix de l’électricité. La fabrication d’un médicament nécessite une stabilisation de la température à 37 °C afin de permettre la culture des cellules et des virus. RETOUR DES INFECTIONS La pénurie de certains médica- ments, comme les antibiotiques, s’explique également par une production industrielle qui n’a pas retrouvé sa capacité d’avant Covid- 19. “Grâce au renforcement des mesures d’hygiène durant la crise sanitaire (masque, lavage des mains, distanciation sociale), les épidémies infectieuses habituelles (gastro-entérites, bronchiolites, états grippaux, conjonctivites…) ont largement diminué ces deux dernières années, souligne Olivier Berry, membre du Syndicat des pharmaciens de Guadeloupe et de l’URPS pharmacie (Union régio- nale des professionnels de santé). Elles sont toutefois revenues en force cette année avec la levée des gestes barrières, prenant de court les industriels qui avaient réduit leur taux de production.” STOCK TAMPON DE 90 JOURS En tant que départements français, les Antilles et la Guyane subissent ces tensions, mais avec un déca- lage. “Du fait de notre éloignement géographique, nous sommes dans l’obligation de fonctionner avec 3 mois de stock, explique un gros- siste en Guadeloupe. Quand un confrère de l’Hexagone est appro- ••• Distribution des médicaments : comment ça marche ? Selon le ministère de la Santé, les officines achètent les médicaments qu’elles dispensent, soit auprès des grossistes répartiteurs (80 % des cas), soit directement auprès des fabricants ou de leurs dépositaires, ainsi qu’auprès des exploitants. Depuis 2009, il est possible pour les officines de mutualiser leurs achats de médicaments non remboursables par l’intermédiaire d’établissements pharmaceutiques appelés centrales d’achats pharmaceutiques ou de structures de regroupement à l’achat. Aux Antilles- Guyane, les pharmacies sont majoritairement approvisionnées par les grossistes se partageant le marché. © GETTYIMAGES
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