ANFORM GUYANE N105

novembre - décembre 2022 • anform ! 57 S’envoyer en l’air au bureau n’est pas encore au menu des activités de cohésion d’équipe... En attendant, quand le désir de Léa, Matthieu et Sarah surgit aux heures ouvrées, leur environnement professionnel n’est pas un obstacle. PAR BONI KWAKU “P urée ! J’en ai fait des choses !” Léa s’arrête, songeuse. Elle reprend en s’exclamant : “J’ai vraiment fait des choses !” Même pour elle, le récit de ses aventures sexuelles au travail semble irréel. Répondre à nos questions fait remonter des souvenirs délicieux. Avoir des rapports sexuels au travail est un sujet tabou. Comme souvent pour tout ce qui touche au sexe. Le travail est pourtant un lieu de rencontres de partenaires sexuels. Léa, Matthieu et Sarah font partie des 35 % de Français ayant déjà eu des rela- tions sexuelles avec quelqu’un de leur milieu professionnel, selon l’institut de sondage Ifop [1] . Aux Antilles-Guyane, on en parle beaucoup. Des rumeurs, des sous-entendus animent déjeu- ners à la cafétéria et conversations de couloirs. Mais c’est toujours l’autre. Jamais nous. “TOUT ÉTAIT EXCITANT” Léa est fonctionnaire. À 29 ans, la jeune femme est en poste depuis seulement quelques mois. “J’avais un collègue qui me faisait des avances. Il me plaisait, mais je ne me voyais pas me laisser aller avec un collègue qui, de plus, était déjà en couple. Mais il insistait beaucoup. Il me taquinait et me chauffait avec ses mots.” Un jour, au bureau, la conversation avec ce collaborateur est plus poussée que d’habitude. Il lui décrit tout ce qu’il rêverait de lui faire. À l’époque, Léa écrit des nouvelles pour son plaisir. “J’ai couru à mon bureau et ai écrit une nouvelle érotique de 11 pages d’une traite. J’étais inspirée !” , admet-elle. Léa ne se souvient plus des phrases précises, mais “ses mots ont fait monter la pression”. La jeune femme essaie de se calmer. Elle se tortille sur sa chaise. Sans succès. “Rien ne marchait. C’était trop frustrant, alors je suis allée aux toilettes pour me masturber.” C’est la première fois. Elle confesse avoir pensé un instant : “Oh, non, quand même pas au boulot !” Mais rapide- ment, elle se dit qu’elle n’en a rien à faire et qu’elle n’est sans doute pas la seule, parmi ses collègues, à s’adonner aux plaisirs solitaires au bureau. Si elle n’a pas joui – son •••

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