ANFORM GUYANE N105

44 anform ! • novembre - décembre 2022 La parodontite ou “déchaussement des dents”, est une maladie infectieuse mal diagnostiquée et peu connue. Elle touche une personne sur deux. Pour prévenir, voici quelques principes fondamentaux d’hygiène. PAR ANNE DE TARRAGON Montrez les dents Parodontite : quand les gencives se décollent D’ origine bactérienne, la parodontite a pour conséquence (si elle n’est pas traitée) la destruction progressive des tissus entourant la dent, provoquant une atteinte de l’os des mâchoires (os alvéolaire) et la chute des dents. Le premier stade de la maladie est la gin- givite, une inflammation des gencives. On parle de parodontite lorsque l’os alvéolaire, qui tient les dents, est atteint. INDOLORE Si la gingivite peut causer des saigne- ments des gencives et des sensibilités qui alertent, il n’y a pour ainsi dire pas de symptômes de la parodontite qui est indolore. Elle peut toutefois générer des abcès. “Dans une bouche saine, explique le Dr Céline Coutayar, paro- dontiste, la gencive n’est pas collée à la dent sur 1 à 3 mm. Quand elle est malade, la gencive va se décol- ler davantage de la dent et créer une poche parodontale. À 7 mm, il est urgent de traiter la gencive. Même si elle saigne, il faut maintenir le bros- sage pour aller nettoyer cet espace décollé entre la gencive et les dents où vont se stocker les bactéries.” VILAINES BACTÉRIES Les bactéries responsables de la paro- dontite sont différentes de celles qui causent des caries. Elles font partie de la flore naturelle de la bouche, mais leur prolifération résulte d’un désé- quilibre dû, la plupart du temps, à l’accumulation de plaque dentaire et de tartre. C’est pourquoi le traitement de la parodontite recourt rarement aux antibiotiques ou antiseptiques (qui peuvent aggraver le déséquilibre de cette flore). On peut citer d’autres causes de la parodontite : une gencive fine, un mauvais brossage (trau- matique, avec une brosse à dents dure, par exemple), de mauvaises habitudes alimentaires (sucre) et d’hygiène de vie (tabac, alcool, stress, grignotage qui active la formation de tartre…), un suivi buccodentaire insuffisant et irrégulier. Il peut s’agir © SHUTTERSTOCK aussi de facteurs héréditaires. Plus le dépistage est précoce, plus les chances de conserver les dents sont grandes. Mené en parallèle avec une adaptation du brossage à la maison, le surfaçage radiculaire est un des trai- tements mis en œuvre. Il s’agit d’une technique permettant de nettoyer et d’assainir le parodonte, qui comprend la gencive, l’os alvéolaire, le cément (tissu recouvrant la racine des dents) et le ligament alvéolo-dentaire assu- rant la fixation de la dent à l’os. BROSSAGE ADAPTÉ Si le brossage doit être personnalisé sur les conseils d’un professionnel, en voici les grands principes : un bros- sage à l’eau oxygénée avec une brosse à dents souple. L’utilisation de fil den- taire et de brossettes interdentaires. Il s’agit de supprimer la plaque dentaire, ce dépôt blanchâtre constitué de bacté- ries et non de déchets alimentaires qui se forme sur les dents, se renouvelle toutes les 8 à 12 h et devient plus dur et plus agressif avec le temps.

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