ANFORM GUYANE N105

10 anform ! • novembre - décembre 2022 PAR BÉNÉDICTE JOURDIER Les urgences médicales peuvent être difficiles à vivre. Cela n’excuse pas l’incivilité de certains patients. Rappelons les bons réflexes à avoir, face à un personnel de santé éprouvé par un système en crise et 2 ans de pandémie. Piqûre de rappel Urgences médicales © FONDATION DES HÔPITAUX question d'actu en souffrance “O n a très f r é q u e m - ment des menaces de mort !” , déplore le Dr Jean-Marc Pujo, chef du service des urgences en Guyane. S’il reconnaît que les mots des patients ou des accom- pagnants dépassent certainement leur pensée, les violences verbales et physiques rythment le quoti- dien des professionnels de santé du service des urgences. “On a l’impression que la population a oublié à quel point le personnel a beaucoup donné pendant la pandémie. On vit très mal les inci- vilités et les menaces physiques.” Selon les différents professionnels de santé interrogés, elles sont de plus en plus nombreuses. “Cer- tains viennent pour des bobos et ne comprennent pas que le cas d’une personne victime d’un AVC ou d’un membre arraché est plus urgent. Ils négocient et je suis obligé d’expliquer que cela ne sert à rien de crier, que d’autres, plus silencieux, souffrent bien plus. Un patient énervé est même revenu mettre un couteau sous la gorge d'un de mes collègues” , témoigne un urgentiste de Guadeloupe qui préfère rester anonyme. Depuis, pour garder une certaine distance, il travaille en musique, un écou- teur dans une des deux oreilles. “Certains relativisent. Les équipes font preuve de résilience, mais il y a un turn-over assez fort” , admet

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