ANFORM GUYANE N101

20 anform ! • mars - avril 2022 1 Bien s’alimenter En Outre-mer, les adolescents, en particu- lier les garçons, sont souvent de grands consommateurs de boissons sucrées et de produits de type biscuits, aliments gras sucrés et salés, snacks rapides (pizzas, sandwichs, hamburgers...). “Or, cette période de croissance rapide nécessite davantage de nutriments”, propose Pauline Mainguy, diététicienne à l’association Antilles-Guyane de lutte contre l'obésité, le surpoids et la sédentarité chez l'enfant (Agosse). Les fruits et les légumes, les produits laitiers, les aliments non raffinés et non transformés contiennent ces fameux nutriments. “Pri- vilégiez le fait-maison aux plats préparés, en leur demandant de mettre la main à la pâte ! Si vos ados n’aiment pas les légumes, dissimulez-les dans des cakes, mélangés avec du riz ou des pâtes. Plutôt que des boissons gazeuses, des jus sucrés ou des boissons pour sportifs, proposez-leur de l’eau” , recommande la diététicienne. Les ados ont souvent un rythme alimentaire désor- ganisé. “S’il n’y a pas eu de petit-déjeuner, proposez, à emporter, des fruits frais, des fruits à coque (amandes, noix de cajou…), un sandwich maison (sans sauce, mais avec des légumes).” Les repas sont souvent pris seuls, avalés rapidement, devant un écran qui va masquer la sensation de satiété. “Réapprenez à manger ensemble, au moins une fois dans la journée, comme un temps d’échange en famille.” (1) Alimentation et nutrition dans les départements et régions d’Outre-mer, sous la direction de Caroline Méjean, IRD Édition, 2020. Troubles alimentaires Anorexie, boulimie, hyperphagie… “Pour les éviter, bannissez les régimes amaigrissants, ayez vous- même un rapport sain et positif à la nourriture, sans comportements excessifs et sans attitudes négatives, une image bienveillante de la diversité des corps. Valorisez votre enfant sur d’autres facteurs que son apparence ou sa silhouette, et mettez-le en garde contre certains médias véhiculant des mythes et les messages diffusés sur les réseaux sociaux.” Pauline Mainguy, diététicienne à l’Agosse. 2 Dormir suffisamment Le sommeil lent profond, très important chez l’enfant, devient plus léger lors de la puberté. Il doit durer plus longtemps, 9 h en moyenne. “Mais l'adolescent va avoir une tendance naturelle à décaler l'heure du coucher. Un processus qui a explosé avec l’importance des écrans durant cette crise sanitaire. Il est conseillé d’arrêter de les regarder au moins 1 h avant de se coucher”, conseille Catherine Rascle. Les ados qui ne dorment pas assez, soit 6 à 5 h par nuit en moyenne, consommeraient 2 kg de sucre supplémentaire (Brigham Young University, décembre 2021). Les grasses matinées sont un mauvais calcul pour récupérer. La qualité du sommeil se détériore quand le sommeil est trop décalé : maximum 2 h entre l’heure de lever de la semaine et celle du week-end (2) . Pire encore, lorsqu’un adolescent inverse son rythme de vie durant les vacances. Pour mieux dormir, appre- nez-lui à repérer les signes de fatigue (bâillements, paupières lourdes, sensation de refroidisse- ment...). Les rituels, indiquant qu’il est temps de dormir, s’avèrent efficaces : brossage des dents, lecture, lumière, musique douce et surtout, extinction des écrans. (2) www.reseau- morphee.fr, un réseau de prise en charge des troubles chroniques du sommeil. Dossier

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