ANFORM GUYANE N100
janvier - février 2022 • anform ! 17 © DR, SHUTTERSTOCK ••• dans le respect des doses et fréquences indi- quées. Il existe des effets secon- daires potentiels et des toxicités lors de surdosages. • L’automédication par les plantes est réservée aux pathologies bénignes, chez l’adulte sain. S’il n’y a pas d’amélioration après 2 à 3 jours, consultez votre médecin ! • Concernant les femmes enceintes ou allaitantes, les nourrissons et les personnes souffrant de pathologies chroniques, un avis médical est nécessaire avant toute automédica- tion. Reconnaissance officielle Aujourd’hui, de nombreuses plantes médicinales voient leurs utilisations traditionnelles confirmées par les recherches scientifiques. D’autres en revanche, sont écartées en raison de leur toxicité démontrée. “La pulpe de calebasse possède par exemple des dérivés cyanogéné t i ques toxiques” , révèle le Dr Jean-Louis Lon- guefosse, pharmacien. Également, Marie-derrière- l'hôpital ou lantanier (Lantana camara) “est dotée d’une toxicité rénale et hépatique”. Les plantes aromatiques et médicinales (PAM) font ainsi l’objet d’études importantes. Le Tramil, pro- gramme de recherche, s’intéresse depuis 1983 à l'usage populaire des plantes médicinales caribéennes. Ce réseau de 200 chercheurs de la région caraïbe (botanistes, chimistes, agronomes, pharmaciens) a permis d’établir une classification des PAM. Aussi, l’Aplamedarom, Association pour la promotion des plantes médici- nales et aromatiques de Guadeloupe, le Dr Henry Joseph, les professeurs Paul Bourgeois et Patrick Portecop, ont entamé en 2001, un travail juri- dico-scientifique afin de donner aux PAM une existence légale et une légitimité dans la phar- macopée française. Une avancée importante, car seules les plantes inscrites à la pharmacopée française ou européenne peuvent être commercialisées en offi- cine. Ainsi, le 1 er août 2013, 15 plantes de Guadeloupe, 16 de Martinique et 15 de La Réunion entrent dans la pharmacopée française. Soit, 46 nouvelles plantes ! Cette intégration aide au développement de cultures de plantes médicinales en Outre-mer. Des agriculteurs peuvent désormais bénéficier d’aides pour la culture et la transformation de ces plantes. “C'est considérable en termes de dévelop- pement de filière” , conclut le Dr Henry Joseph. *Recours aux plantes médicinales locales en Martinique, Madina Larcher Luce, 2015, Dumas, 01361532. **Hépatite toxique induite par la consommation d’un produit de médecine traditionnelle : Tinospora crispa (« liane amère », « liane serpent »), Bulle- tin de veille sanitaire - N° 1 / Janvier-mai 2016 - URML Martinique. [ 2009 ] La loi pour le développement économique des Outre-mer ouvre les portes de la pharmacopée française aux plantes locales. Désormais, on peut lire dans les textes : “La pharmacopée comprend les textes de la pharmacopée européenne et ceux de la pharmacopée française, y compris ceux relevant de la pharmacopée des Outre-mer qui remplissent les conditions de la réglementation en vigueur dans le domaine.” “Nous nous sommes battus depuis 10 ans pour ajouter cette phrase à l’article L. 5112-1 du code de la santé publique ! ”, souligne Henry Joseph, docteur en pharmacie et pharmacognosie. Avec la modification de cette loi, nos plantes, alors ignorées, peuvent enfin prétendre à une existence légale et une légitimité dans la pharmacopée française. Les plantes péyi en pharmacie en 3 dates [ 2011 ] En Martinique et en Guadeloupe, deux listes de plantes sont présentées à l’ANSM. Chaque plante est accompagnée d’une monographie détaillant son usage en médecine traditionnelle, de données botaniques, chimiques, pharmacologiques et toxicologiques, afin de les utiliser avec un maximumd’efficacité et d’innocuité. [ 2013 ] 46 plantes locales entrent dans la pharmacopée française. Cette intégration valide leur usage médicinal traditionnel et constitue une réelle opportunité économique pour ces espèces végétales. Les informations contenues dans ce dossier s’adressent à un grand public. Elles ne se substituent pas à l’avis d’un professionnel de santé qualifié. Les plantes peuvent présenter une toxicité ou provoquer des interactions médicamenteuses.
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