ANFORM GUYANE N100
16 anform ! • janvier - février 2022 10 % de la biodi- versité mondiale des plantes aro- matiques et médi- cinales viennent des régions d’Outre-mer. Mieux encore, 80 % des plantes de nos départements ont vocation à être médicinales. En voici 10, choisies pour leur usage courant. PAR MSR, DOMINIQUE MARTIAL, CÉLINE GUILLAUME, STÉPHANIE LUBIN A ux Antilles-Guyane, l’utilisation des plantes médicinales est ances- trale et profondément ancrée dans les habitudes. Dès le plus jeune âge, le bébé est baigné dans un bain de feuilles de glycérine, massé à l’huile de ricin, déconges- tionnante. Ses boutons de chaleur sont séchés à la farine de dictame. “Ma grand-mère utilisait beaucoup les herbes locales pour nous soigner, mes cousins et moi. Pour les diar- rhées, on nous donnait des infusions de bourgeons de goyavier. Pour sou- lager leurs poussées dentaires, deux cuillères de feuilles de chicorée bouil- lies mélangées à de l'huile de ricin , témoigne Jacqueline, membre de l’as- sociation de parents Yé manman yé . À l’âge adulte, les plantes continuent de soigner nos maux du quotidien. Dans sa thèse “Recours aux plantes médicinales locales en Martinique” �*, Madina Larcher Luce note que les principaux problèmes de santé pour lesquels les patients utilisent les plantes médici- nales locales sont la grippe (76,1 %), les problèmes digestifs (41,1 %) et la fièvre (38,2 %). 23,9 % des patients interrogés utilisent des plantes en rapport avec leur pathologie chro- nique. 60,8 % aussi ne disent jamais à leur médecin qu'ils utilisent des plantes, avec un risque poten- tiel d’interactions médicamenteuses, notamment pour les patients ayant un traitement chronique. Selon une étude épidémiologique réalisée en Martinique, “ 60 % des diabétiques utilisent des plantes en plus de leur traitement médicamenteux, parmi lesquelles la liane de Cayenne (liane serpent, liane amère Tinos- pora crispa ) est la deuxième plante la plus utilisée”**. En effet, la liane serpent stimulerait la sécrétion d’insuline, mais son usage doit être réalisé sous contrôle médical sous peine de s’avérer dangereux. Surdosage L’idée selon laquelle l’utilisation des plantes est anodine est une croyance populaire. Les plantes doivent être utilisées à bon escient. • Toutes les plantes de phytothéra- pie sont à considérer comme des médicaments. Il faut les utiliser 10 plantes incontournables de la pharmacopée créole Fines herbes
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