ANFORM GUIDE NAISSANCE GUYANE 2018

Le Guide de la Naissance 2018 - 2019 25 Le diabète gestationnel, appelé aussi diabète de grossesse, peut survenir chez la femme enceinte vers la fin du 2 e trimestre. Toutes les femmes peuvent en être la cible, même si certaines sont plus à risque. C’est le cas des femmes qui souffrent d’obésité, dont d’autres membres de la famille sont diabétiques, qui ont déjà eu ce type de diabète lors de précédents accouchements, ou qui ont plus de 35 ans. Pour ces femmes, le dépistage sera systématique dès le 1 er tri- mestre de la grossesse. Comme pour le diabète de type 2, le diabète gestationnel est provoqué par une intolérance au sucre. Sa présence peut être révéla- trice d’un diabète existant depuis longtemps mais méconnu. Mais dans la grande majorité des cas, il disparaît à la fin de la grossesse. C’est le gynéco- logue qui va suivre la mère pendant sa grossesse et porter un soin attentif à cette pathologie qui, non traitée, peut comporter des risques pour elle comme pour l’enfant. Le glucose en excès chez la mère est transmis au fœtus et cette réserve calorique est stockée dans ses organes. C’est le risque d’un nourrisson anormalement gros (accouchement compliqué), souffrant de détresse respiratoire, d’hy- poglycémie, et déjà atteint du diabète de type 2. Pour la mère, les risques sont ceux d’une prise de poids, d’œdème, d’hypertension et de développer aussi un diabète de type 2. Cendrine Bureau sage-femme Intolérance au sucre 19 “Sommes-nous toutes concernées par le diabète gestationnel ?” Moustique 18 “Zika : quels risques pour mon bébé ?” L’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) remplace le test O’sullivan pour le dépistage du diabète gestationnel. Ce test, réalisé au laboratoire, dure 2 h (pensez à prendre un livre !) et se déroule en quatre étapes. Le but est de contrôler la réaction de votre organisme face à l’ingestion de sucre. 1. Première prise de sang à jeun. 2. Absorption d’une boisson sucrée (75 g de glucose). 3. Deuxième prise de sang 1 h après. 4. Troisième prise de sang 2 h après. Faites le test ! Grâce à une étude menée pendant l'épi- démie de zika dans les territoires français d'Amérique auprès de femmes enceintes et de leurs enfants à naître, les chercheurs de l'Inserm, de l'Institut Pasteur et du CHU de la Guadeloupe ont pu estimer précisé- ment le risque de complications neurolo- giques graves pour les bébés. Les résultats montrent que le taux global d'anomalies neurologiques observées chez les fœtus et bébés est de 7 % mais il passe à 12,7 % lorsque la mère a été infectée au cours du 1 er trimestre de grossesse. De même, le pourcentage de microcéphalies graves (anomalie de la croissance de la boîte crâ- nienne) est de 1,6 % globalement, et 3,7 % lorsque la mère a été infectée au cours du 1 er trimestre de grossesse. “Ces résultats sont les premiers issus des analyses de cette cohorte car les bébés sont encore très jeunes mais le suivi de l’ensemble des enfants sera indispensable pour identifier d’éventuelles complications plus tardives” , explique le Pr Bruno Hoen, médecin chercheur à l’In- serm et au CHU de la Guadeloupe, et inves- tigateur principal de l’étude. Source : Inserm, Institut Pasteur Qualifiée d’“urgence de santé publique de portée mondiale” par l’OMS, au moment où le virus s’est propagé dans la zone Caraïbe, en Guyane et au Brésil, la situation semble s’être apaisée. Si la circulation du virus a bien diminué et que l’immunisation semble définitive, les femmes enceintes doivent néanmoins rester prudentes et se protéger par tous les moyens disponibles contre les piqûres de moustiques. Port de vêtements couvrants, moustiquaires, diffuseurs électriques, destruction des gîtes larvaires, répulsifs utilisables chez la femme enceinte… De même pour le nouveau-né. Pour l’allaitement, la transmission par voie orale du virus n’étant pas avérée, l’enfant ne risque pas de se contaminer par le lait de sa mère. Précautions à prendre Bientôt maman

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