ANFORM GUADELOUPE N99

128 anform ! • novembre - décembre 2021 Mandy François-Élie, championne paralympique Elle a brillé aux Jeux paralympiques de Tokyo en décrochant le bronze sur 200 m catégorie T37. Revenons sur l’incroyable parcours de cette athlète de haut niveau. Rencontre. PAR BRUNO COUTANT, PROFESSEUR DE SPORT AU CREPS ANTILLES-GUYANE forme Le revers de la médaille Comment es-tu venue au sport paralympique ? En 2008, mon accident vasculaire cérébral (AVC) fut un choc total. J’avais une vie normale de lycéenne. J’étais en terminale et je commençais déjà à faire des performances en athlétisme. Sur le 400 m, j’avais réussi 55’’23, ce qui constituait le record de Martinique chez les juniors femmes. J’étais licen- ciée au Zénith club de Ducos, chez les valides. Lorsque je me suis retrouvée à l’hôpital, je n’ai pas eu le choix. J’ai d’abord dû accepter mon hémiplégie. À 18 ans, ce fut vraiment très dur de me réveiller partiellement paralysée du disport, Jocelyn Nienat. Avec lui, j’ai recommencé à chausser des baskets en 2010, au sein du Foyal club han- disport (Fort-de-France), avec cinq séances par semaine. J’ai très vite pro- gressé. Et, dès 2011, j’étais en équipe de France d’athlétisme paralympique. Mon aventure sportive en catégorie T37 (déficiences d’origine cérébrale) démarrait, à 22 ans. Arrives-tu à vivre de ton sport ? Mes parents m’ont beaucoup soutenue au début. Il y a 4 ans, j’ai été embau- chée par l’armée, ce qui m’a permis d’avoir une approche professionnelle. côté droit du corps. J’ai donc vécu des moments de blues, de révolte et beau- coup de pleurs. Ensuite, ce fut de longs mois de rééducation, à regagner de l’autonomie, à réapprendre à marcher. Et puis, j’ai dû m’inventer un avenir avec ce handicap. C’est Jordan Marie- Louise, un bon copain de mon frère, qui m’a conseillé de reprendre l’athlé. Mes parents étaient aussi à fond avec moi dans ce nouveau projet. Comment se sont passés les débuts ? Mes parents ont pris l’initiative de rencontrer le conseiller technique han- © FLORENT PERVILLÉ