ANFORM GUADELOUPE N97

40 anform ! • juillet - août 2021 Ma sante Double peine Les personnes en surpoids et obèses sont plus vulnérables aux formes graves de l'infection par le Sars-Cov-2. Plusieurs hypothèses expliquent cette fragilité, notamment des défenses immunitaires perturbées. PAR ANNE DEBROISE Covid-19 : pourquoi l'obésité est un facteur aggravant ? “C’ est un peu la d o u b l e p e i n e , témoigne Arlette, habitante du Lamentin. Déjà, on nous regardait mal avant et je n'avais pas trop envie de sortir. Mais maintenant que je sais que j'ai plus de risque de faire une forme grave de Covid- 19, je sors encore moins. J'ai pris des kilos supplémentaires !” Comme un tiers des habitants des Antilles-Guyane, Arlette est obèse. A priori, les personnes en surpoids n'ont pas plus de risque d'attraper la maladie. Mais une fois que le virus est entré dans leur organisme, il y fait plus de dégâts. La probabilité qu'il déclenche une détresse respi- ratoire nécessitant l'hospitalisation augmente, tout comme celle d'être intubé, admis en réanimation, ou de mourir. Les Antilles-Guyane font partie des territoires français qui ont été le moins impactés par la pandémie. Et c'est heureux ! Car la prévalence du surpoids rend leur population particu- lièrement vulnérable. Ici, 60 % des habitants sont en surpoids, c'est-à-dire présentent un indice de masse corpo- relle (ou IMC, défini comme le poids divisé par la taille, en mètre, au carré) supérieur à 25. Et la moitié d'entre eux (30 % de la population) est obèse, avec un IMC supérieur à 30. Des chiffres presque deux fois supérieur à ceux affichés dans l'Hexagone. Or, les hôpitaux du monde entier ont attesté, dès les premiers mois de l'épidémie, d'une surreprésentation des personnes en surpoids dans les admissions aux urgences. “L'âge est le premier facteur de risque pour développer des formes graves de la maladie, rappelle Morgane Bomsel, virologue à l'Institut

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