ANFORM GUADELOUPE N96

50 anform ! • mai - juin 2021 Ma sante Pression professionnelle, train de vie accéléré, les cadres sont des victimes récurrentes d’accidents vasculaires cérébraux, et la question de leur réinsertion professionnelle reste entière. Le témoignage de Teddy Isimat- Mirin, entrepreneur guadeloupéen, victime d’un AVC ischémique en 2016. Reconstruction après un AVC Ma vie de cadre PAR LARA MAURIOL Dans quel contexte est survenu votre AVC ? Le 16 mars 2016 vers 6 h, j’ai eu l’im- pression que mon cœur s’arrêtait, ça a été rapide. Quelques secondes. Tout le côté droit paralysé, je ne pouvais ni marcher ni parler. Quand j’ai repris connaissance, j’ai compris que j’avais été victime d’un AVC et souf- frais d’aphasie (trouble du langage allant de la difficulté de trouver ses mots à une perte totale de la faculté de s'exprimer, NDLR). Je suis expert en industries créatives et culturelles avec plus de 25 ans d’expérience. Pour compléter mon parcours, j’arrivais au terme de 2 ans de MBA Global Fashion Management à l’Institut français de la mode. J’ai donc connu une phase de surmenage importante, voyageant beaucoup entre l'Hexagone, la Caraïbe et le reste du monde. Je m’impliquais aussi activement dans ma vie de père. Je dormais peu, j’étais célibataire. L’AVC est survenu 1 semaine avant la présentation de ma thèse. Il a signé la fin d’une vie et le début d’une nouvelle. Quelle a été votre prise en charge médicale ? J’ai tout de suite été pris en charge à l’hôpital, pendant 3 mois. L’important impact sur mon cerveau a nécessité 2 ans de suivi médical strict en hôpital. De l’orthophonie, de la kinésithérapie pour remarcher (au bout de 3mois), de la rééducation assistée avec machine et des médicaments pour gérer le flux sanguin dans l’organisme et éviter un nouvel accident. Aujourd’hui, je ne Propos traduits par Lara Mauriol, avec l’aide d’Ingrid Laballe-Pisiou.