ANFORM GUADELOUPE N96
138 anform ! • mai - juin 2021 ecolo Aquaponie : et si on se jetait à l’eau ? Consommer des légumes, des poissons cultivés et élevés dans son jardin ou sur sa terrasse, c’est possible, grâce à l’aquaponie ! Un système de production hors-sol associant des poissons, des bactéries et des plantes. PAR BÉNÉDICTE JOURDIER Culture hors-sol L’ aquaponie, c’est l’associa- tion de trois organismes vivant en symbiose : des poissons, des bactéries et des plantes. Installés dans un circuit fermé, les poissons nourrissent de leurs déchets riches en azote, phosphore et potassium, les bactéries qui, à leur tour, enrichissent une eau qui alimente les plantes. C’est une production hors- sol, que développe Karim Kébaïli aux Abymes depuis 2016 via l’Association aquaponie Antilles. “Je l’ai créée pour pallier le gros problème de la pollution des sols à la chlordécone (un pesticide utilisé contre le charançon des bana- niers, NDLR). L’aquaponie permet de faire pousser des aliments sains sur n’importe quel support, et donc en milieu urbain aussi”, précise le co-président de l’association. Les bac- téries filtrent l’eau en transformant les matières organiques en nitrates. Et les plantes épurent cette eau, créant ainsi un cycle écologique utilisant très peu de ressources. Sur son système entiè- rement réalisé en matériaux récupérés, Karim fait pousser différentes plantes aromatiques, du céleri, des pitayas. Il teste même un pied de vigne. Les racines baignent dans l’eau. “Une vraie chevelure plus ou moins longue en fonction des plantes”, commente le spécialiste. L’eau circule via des pompes entre les différents espaces, le bac des bactéries, celui des plantes et le dernier, celui des poissons, des tilapias qui se mangent eux aussi. Après plusieurs semaines, certains pèsent plus d’1 kg, “de quoi faire de bons barbecues avec les aromates qui poussent juste à côté” . À L’ABRI DES FOURMIS Autre avantage, la production, ins- tallée à un peu plus d’1 m du sol, évite les courbatures et l’invasion des fourmis maniocs, des limaces et autres rampants. Des petites bêtes qui font des ravages. L’Association aquaponie Antilles regroupe plus de 80 membres. Karim anime de nom- breux ateliers, à son initiative ou à la demande de différentes associations, comme la Clé d’ut à Saint-Claude qui a souhaité former des personnes en insertion afin de mettre en place un projet de pépinière en partenariat avec la commune de Basse-Terre. L’association souhaite développer © BÉNÉDICTE JOURDIER
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