ANFORM GUADELOUPE N96

mai - juin 2021 • anform ! 135 Chaque année, les baleines, dauphins et cachalots sont attendus avec impatience dans nos eaux. Ces mammifères marins cachent encore beaucoup de secrets. Une équipe de chercheurs et de techniciens de plusieurs organisations a mis en place un dispositif d’écoute sous-marin à l’échelle de la Caraïbe. PAR BÉNÉDICTE JOURDIER L es fonds marins de la Caraïbe sont désormais sur écoute pour mieux connaître et protéger les mammifères marins reconnais- sables à leurs chants respectifs. “Le dauphin siffle de manière très aiguë. C’est presque des ultrasons. Le cachalot fait des cliquetis, tic tic tic, alors que la baleine à bosse émet des meuglements, des siffle- ments avec une très grande tessiture (ensemble des notes pouvant être émises, NDLR). C’est très varié et très puissant” , précise Laurent Bouveret, observateur assidu des océans, membre de l’Observatoire des mammifères marins de l’archi- pel guadeloupéen (Ommag) et intervenant dans ce projet d’étude international. Les scientifiques de ce projet ont opté pour la surveil- lance acoustique afin d’obtenir un suivi optimal et continu, puisque l’observation visuelle reste difficile à mettre en place et chronophage. Et, la qualité d’un dispositif de vidéo- surveillance dépendrait trop de la clarté de l’eau. “ Des Bermudes au nord, jusqu’à Aruba (île néer- landaise) et Bonaire au sud, en passant par la Martinique et la Gua- deloupe, une vingtaine de micros ont été installés dans les eaux de la Caraïbe”, explique Gérald Man- naert, salarié en Martinique de l’Office français de la biodiversité, responsable de ce projet européen nommé Cari’Mam. Ces micros sous-marins sont programmés pour enregistrer 60 s de son, toutes les 4 min pendant 40 jours. Une mine d’informations stockées sur une petite carte informatique, qu’il faut aller récupérer sur l’hydrophone installé au large. ••• “Ces micros sous-marins sont programmés pour enregistrer 60 s de son, toutes les 4 min pendant 40 jours.” © BÉNÉDICTE JOURDIER