ANFORM GUADELOUPE N93

novembre - décembre 2020 • anform ! 95 “I l danse tout le temps”, confie sa maman. “Déjà à 3 ans, il faisait des gestes gracieux”, se souvient-elle, non sans fierté. En 2019, Mathis Marset s’est distingué en remportant le premier Prix national d'un concours de danse classique à Valenciennes. Une belle victoire pour ce jeune Guadeloupéen qui participe à une compétition pour la deuxième fois de sa vie. Sa dernière victoire date de février 2020, où il remporte le prix Inter-caribéen. Et pourtant, Mathis a commencé la danse il y a seulement 3 ans. “COMME SI J’AVAIS DES POUVOIRS” Après plusieurs années de natation, une tentative en athlétisme, judo, handball et football, il découvre la danse classique. “Au départ, je voulais faire de la street danse. C’est Simone Texeraud, ma professeure, qui m’a proposé de faire de la danse clas- sique” , explique Mathis. Et même si le premier cours a été difficile, ça a été une révélation pour lui. “Le classique demande technique et discipline et je n’avais pas ces compétences. Je n’ai pas trop aimé le premier cours. Mais dès le deuxième, j’ai apprécié. Quand je danse, je me sens très fort, comme si j’avais des pouvoirs. En classique, je sens une force qui m’en- traîne.” Depuis, tous les mercredis et samedis, Mathis travaille ses pointes, les soubresauts, les dégagés… “AVOIR MA PROPRE ÉCOLE” La discipline exigée par la danse lui apporte maturité dans sa scolarité explique-t-il : “Il faut avoir une bonne mémoire, être ordonné pour repro- duire les pas en respectant toutes les consignes données.” Un effort pour ce garçon qui reconnaît être parfois paresseux. Mais la concurrence est rude, certains élèves de son cours ont commencé dès l’âge de 3 ans. “ Ma professeure m’a aidé à rattra- per le niveau. Mon autre professeur, Darius Grandisson, a été exigeant Ses musiques préférées L’ afrowave comme Go dance (Afro B), ou Vex Oh. Le ballet Casse-Noisette de Piotr Ilitch Tchaïkovski et son morceau de toujours, Don’t cry de Kirk Franklin. avec moi, car il voyait mon potentiel”, ajoute le garçon de 12 ans doté d’une “force mentale incroyable” , selon sa maman. “Il est ma plus grande fierté” , termine-t-elle. Si Mathis rêvait de devenir danseur étoile il y a 1 an, il a revu ses objectifs. “Je ne veux pas rester dans une école et faire des ballets. Je préfère avoir ma propre école.” Pour y parvenir, Mathis multi- plie les styles. Danse contemporaine, dancehall et freejazz avec comme références le danseur et chorégraphe français Benjamin Millepied et la dan- seuse canadienne Briar Nolet. Et à tous ceux qui, comme lui, souhaitent réaliser leur rêve, le jeune garçon conseille courage et persévérance. © BÉNÉDICTE JOURDIER

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