ANFORM GUADELOUPE N93

“La fièvre Oropouche provoque des symptômes ressemblant à ceux de la dengue.” novembre - décembre 2020 • anform ! 17 des Culicoides paraensis , de petits mouche- rons piqueurs et des moustiques Culex (pas les mêmes que pour la dengue). Il n’a jamais été observé de transmission directe du virus d’une personne à l’autre. Peut-on s’attendre à une émer- gence à plus grande échelle ? Compte tenu de l’histoire de ce virus depuis sa découverte, on peut le craindre. Il a fait parler de lui au Pérou, au Panama, plus récemment en Équateur. Il présente une capacité à diffuser au niveau régional. Il fait partie des arbovirus candidats à une future émergence plus large. Entre les échanges de populations et les conditions cli- matiques, on peut imaginer qu’on aura à faire face à de nouvelles émergences. Une diffusion est aussi possible aux Antilles. Des études sont nécessaires pour savoir si les vecteurs locaux (insectes) sont sus- ceptibles d’être compétents. En Équateur, par exemple, seuls les moustiques du genre Culex sont vecteurs. On peut aussi imaginer une adaptation d’autres insectes… Faut-il s’inquiéter ? Il s’agit d’une préoccupation poten- tiellement de santé publique. Il est important d’étudier le virus pour mieux le comprendre. Depuis quelques années, on a mis en place des outils (test PCR), c’est ce qui a permis de vite le détecter à Saül. On va développer des outils sérologiques. Fin septembre, une mission d’investigation entomolo- gique a été organisée à Saül avec l’ARS et l’Institut Pasteur. Objectif : Quels sont les symptômes ? Cliniquement, la fièvre Oropouche ne se distingue pas beaucoup des autres arboviroses. Elle provoque des symptômes res- semblant à ceux de la dengue après une période d’incubation de 4 à 8 jours (pouvant aller de 3 à 12 jours). Fièvre, céphalées, courbatures, douleurs articulaires, éruption cutanée… Des symp- tômes peu spécifiques. Des cas sévères ont été décrits à type de méningite lymphocytaire. Mais tous les patients ont récupéré sans séquelle. À ce jour, aucun décès n’a été enregistré. Comment se transmet-il ? C’est un virus transmis par les piqûres d’insectes. Il circule en forêt et peut faire des incursions en ville. Dans le cycle urbain (où l’homme reste l’hôte principal), les Brésiliens ont décrit l’implication •••  LE SAVIEZ-VOUS ? La maladie doit son nom à la région où elle a été décrite pour la première fois sur les rives du fleuve Oropuche à Trinidad et Tobago. © ISTOCKPHOTO

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