ANFORM GUADELOUPE N93

novembre - décembre 2020 • anform ! 149 de donner sans rien attendre en retour. Pour eux, l’empathie est une valeur personnelle importante. Donner est un phénomène présent partout dans le monde, dans toutes les cultures, quel que soit le statut social ou l’âge. Cela permet d’éta- blir une connexion avec l’autre et il existe différentes façons de faire des dons (attention, temps, énergie, compétence, argent). Cela peut aller jusqu'à transmettre son savoir et ses connaissances pour le bien- être des futures générations, c’est la “générativité”. En donnant de bon cœur, les véritables altruistes y gagnent beaucoup plus que ceux qui agissent par égoïsme, indivi- dualisme (ou par altruisme motivé par l'égoïsme). DONNER DE L’ARGENT Généralement, les fêtes de fin d’année donnent des ailes ! Les lumières, les repas, les cadeaux… Les gens sont plus enthou- siastes, plus joyeux et, du coup, ils donnent et aident plus que le reste de l’année. C’est ce sentiment de bonheur qui pousse à donner davantage aux autres. Les études ont montré que plus on se sent heureux, plus on a des comporte- ments d’aide. Et la réciproque est aussi vraie. Plus on aide et plus on se sent heureux. C’est un cercle ver- tueux. Par exemple, les Américains Elizabeth Dunn et Michael Norton, tous deux professeurs de psycholo- gie à l’université, ont démontré que le fait de dépenser de l’argent pour les autres procure un sentiment de bien-être supérieur au bien-être res- senti en dépensant cet argent pour soi-même. DONNER DU SENS À SA VIE De plus, de nombreuses études démontrent que les actes altruistes ont un effet bénéfique sur la santé physique et mentale. Par exemple, les personnes atteintes de cancer qui offrent un soutien téléphonique à une autre personne malade, pré- sentent des taux d’amélioration de leurs troubles supérieurs aux autres patients. Le fait d’être bénévole, quel que soit l’âge, permet de réduire la souffrance psychique. Chez les ado- lescents et les jeunes adultes, les actes altruistes engendrent moins de dépression et de suicides. Chez les personnes âgées, on observe une satisfaction de vie plus élevée, un désir de vivre plus élevé, moins de symptômes anxieux et dépressifs et un taux de mortalité plus faible. Pour- quoi être altruiste rend plus heureux ? Reprenons l’exemple du bénévolat. En faisant partie d’une association, vous rencontrez de nouvelles per- sonnes, vous échangez avec elles, et c’est ce lien social qui augmente le sentiment de bien-être. Mais ce n’est pas simplement l’aspect social qui rend plus heureux. Lorsque vous adhérez à une association, vous choisissez celle qui vous correspond le mieux, vous choisissez quelles compétences vous allez mettre au service des autres, ce qui vous donne un sentiment de contrôle. Ensuite, le fait de donner signifie pour vous que vous avez les ressources suffisantes et vous éprouvez un sen- timent de valeur. Et si vous agissez de votre propre chef, et que vous faites quelque chose en accord avec vos valeurs, vous aurez un sentiment de cohérence, ce qui vous permet d’apporter du sens à votre vie, qui est, rappelez-vous (anform n°92), le besoin ultime de l'être humain. Il fait partie des cinq clés du bonheur selon la psychologie positive. C’est ce tout (appartenance à un groupe, sens, valeur et contrôle) qui vous permet de ressentir davantage de bien-être. •••

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