ANFORM GUADELOUPE N85
juillet - août 2019 • anform ! 95 mination d’espèces indigènes peut entraîner un déséquilibre de l’éco- système. En cela, pèse une menace sur la biodiversité. Très friand de fruits, ses effets sont également ressentis sur les cultures locales. “40 % des agriculteurs interrogés dans le cadre d’une enquête ont subi des dégâts. Il fait des trous et vide les fruits mûrs avec sa petite patte, il épluche les bananes, ronge la canne àsucre, fouille le sol àla recherche d’insectes et met à l’air libre les tubercules. Il laisse ainsi une trace facilement identifiable” , décrit la professionnelle. Aussi, il peut être trahi par ses excréments et les traces de ses pattes. Toutes les cultures peuvent être touchées, avec une plus grande probabilité pour celles situées à proxi- mité de forêts humides, de points d’eau ou si le milieu autour est pauvre. Il peut encore s’aventu- rer dans les élevages de volailles pour consommer les œufs, parfois des pous- sins. L’impact est non négligeable sauvage, précise qu’ “un premier arrêté ministériel est appliqué en janvier 2018 : le racoon est non protégé. Puis en février 2018, le racoon est classé comme espèce exotique envahissante”. Il y a des applications concrètes à cela, notamment “le refus des racoons en centre de soin. Le fait aussi qu’on ne puisse plus les relâcher dans la nature, même en cas de capture accidentelle” , ajoute la spécialiste. Cependant, le cas fait débat puisque la réglementation reste la même. Par exemple, l’ani- mal n’est pas chassable, alors que l’espèce est envahissante et que la capacité d’accueil des zoos en Guadeloupe est complète. “Le but n’est pas de l’éradiquer mais de limiter sa progression” , intervient l’ingénieure en biodiversité. DÉGÂTS IMPORTANTS Son régime alimentaire est varié. Il est omnivore, opportuniste et peu farouche. Pour se nourrir, le racoon n’hésite pas à creuser le nid des tortues marines, ou à consommer les œufs d’oiseaux marins. La pré- dation est importante, ce qui porte atteinte à la faune sauvage. L’éli- pour les agriculteurs et éleveurs qui ne sont pas indemnisés. Et le petit animal agit la nuit. Les moyens de lutte restent limités puisque sa chasse est interdite. Toutefois, chacun met en place des moyens propres de protection. POPULATION “Il n’y a aucune étude évaluative de la population de ratons laveurs. On sait que son abondance est variable selon les secteurs, mais il est difficile d’avoir un chiffre approximatif” , indique Blandine Guillemot. “Le petit mammifère est répandu partout en Guadeloupe, à Marie-Galante, en Martinique, à Saint-Martin. À la Désirade, il y a des traces de présence non avérée. Aux Saintes et à Saint- Barth, il est absent.” Il manque autant d’informations concernant sa reproduction. Le raton laveur est très adaptable et a facilement colonisé les Antilles. En raison de son changement de statut et des torts qu’il peut causer, la réflexion et les études pour déterminer l’atti- tude à adopter vis-à-vis du ti racoon manquent grandement. © ISTOCKPHOTO
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