ANFORM GUADELOUPE N83

68 anform ! • mars - avril 2019 A ppelée aussi liane Cayenne ou liane amère, la liane serpent (Tinospora crispa hook) s’utilise principalement en décoc- tion des tiges et des feuilles, en cas de diabète non insulino-dépendant. “Son usage nous vient d’Asie. Elle est introduite dans la Caraïbe par la Guyane, puis auxAntilles récemment”, explique Rémi Asensio-Joséphine, agronome et producteur-transforma- teur de plantes médicinales. Certaines plantes peuvent jouer un vrai rôle contre le diabète de type 2 (non insulino-dépendant). Un “diabète gras” où le pancréas peut produire de l’insuline, certes, mais pas assez pour parvenir à réguler l’excès de glucose, notre sucre naturel,dans le corps.Or, le glucose, sorte de carburant pour notre organisme,est indispensable àla vie et La liane serpent stimulerait la sécrétion d’insuline. Mais son usage, comme celui de beaucoup de plantes antidiabétiques, doit être réalisé sous contrôle médical. PAR CÉLINE GUILLAUME Rimèd razié La liane serpent : un antidiabétique ? ànotre cerveau, grand consommateur d’énergie. Ces plantes viennent mimer la sécrétion d’insuline (ou diminuer la résistance àl’insuline).Plusieurs études confirment l’activité hypoglycémiante de la liane serpent par augmentation de la sécrétion d’insuline du pancréas. EFFETS INDÉSIRABLES “Les scientifiques étudient ses pro- priétés mais les résultats sont encore controversés. Aujourd’hui, les méca- nismes de la liane serpent ne sont pas encore suffisamment identifiés”, signale Rémi Asensio-Joséphine. Celle- ci figure bien sur la liste B des plantes médicinales de la pharmacopée française, mais comporte “des effets indésirables potentiels supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu” (1) . Car de multiples recherches relèvent des effets toxiques, principalement hépatiques. En 2016, un homme de 57ans, sans antécédents notables, est hospitalisé en Guadeloupe pour une hépatite aiguë. Il a ingéré, plusieurs fois, une préparation à base de liane serpent, mélangée avec de l’eau “pour nettoyer le foie” . Deux autres cas simi- laires sont auparavant relevés, signale le Bulletin de veille sanitaire de la Cire Antilles-Guyane. ÀTourcoing, en 2007, une femme de 37ans se rend àl’hôpi- tal pour des troubles digestifs depuis 3 semaines, accompagnés d’asthénie et d’anorexie. Elle revient d’Indonésie oùelle a consommé un médicament à base de liane. Ou encore ce patient de 49 ans, “ayant acheté sur un marché au Vietnam du Tinospora crispa , sous forme de pastilles pour soulager des douleurs dorsales chroniques” . La santé de ces patients s’est rétablie dès l’arrêt de l’ingestion de liane serpent.

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