ANFORM GUADELOUPE N82
“Le vocabulaire choisi est très important. Le praticien l’adapte en fonction des réactions de la personne.” janvier - février 2019 • anform ! 51 le praticien utilise une technique pour permettre à la personne de retrouver cet état modifié de conscience afin de l'aider à régler une difficulté. Comme lors d’un apprentissage, le cerveau met en place de nouveaux circuits neuronaux ou connexions. Il peut parfois être judicieux de faire plusieurs séances pour que le comportement nouveau s'inscrive dans la durée. Pour Catherine Aubert, l'hypnose est un outil. Lors de la mobilisation de cet outil, elle procède d’abord à quelques exercices de suggestibilité afin de vérifier la réceptivité de la personne, avant une relaxation douce, où elle est invitée à respirer profondément et se détendre. Confortablement ins- tallé en position assise (car s’allonger pourrait mener à un endormissement) sur le siège ou fauteuil, le candidat est au centre du processus. Trois cri- tères sont essentiels à la réceptivité : le lâcher-prise, l’imaginaire et la confiance. L’imaginaire est mis au service de la séance. “Parce que le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l'imaginaire, l'hypnose est un outil très intéressant pour réaliser des actions qui nous semblent diffi- ciles. La technique, en s’adressant au subconscient, permet de contourner le facteur critique. Cette petite voix qui nous dit parfois “c'est trop difficile, tu n'y arriveras pas”” , reprend Catherine. MOTS-CLÉS Le vocabulaire choisi est très impor- tant. Le praticien l’adapte en fonction des réactions de la personne (larmes de joie ou de tristesse, sourires, cris- pation ou détente des paupières...). Dans le cas de Malika, le thérapeute a utilisé les mots qui l’ont guidée vers l’envie d’arrêter de fumer. Lors de sa sortie de l’état d’hypnose, par cette phrase : “Vous êtes libre” , il a procédé à un ancrage, une technique de programmation neuro- linguistique (PNL) qui contribue, par des associations, des images, à ins- taller la personne dans une situation positive. L’ancrage est associé à des conseils diététiques et de santé afin de faire en sorte que le milieu dans lequel elle évolue ressemble désor- mais à un milieu non fumeur. S’en remettre à un hypnopraticien revient à “avoir un guide comme on aurait en montagne. Il nous accompagne et c’est nous qui trouvons la voie en utilisant nos propres ressources” , insiste Catherine Aubert. “Dans le cadre de l'hypnose, on s'intéresse surtout à la question du comment plutôt qu'à la question du pourquoi. On se tourne donc vers l'avenir plutôt que vers le passé, même s'il est essentiel de comprendre le par- cours de la personne. Le candidat est acteur à part entière de son devenir, ce qui permet l'efficacité de la technique proposée.” Et, qu’on se le dise, sous hypnose, tous les sens sont en éveil, on est conscient de tout ce qu’il se passe. “ Aucun pouvoir n'existe en hypnose. Si le discours du thérapeute heurtait vos valeurs, vous sortiriez spontanément de l'état parce que c'est vous qui avez le contrôle”, rassure Catherine. Enfin, une séance d’hypnose a éga- lement un effet relaxant car 30 min dans cet état équivalent à 2 h de sommeil ! Et au-delà de l’arrêt de la cigarette, de la perte de poids, ou du fait de ne plus être stressé ou angoissé, c’est un succès plus long qui se dessine : être en paix avec soi-même. © ISCTOK
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