ANFORM GUADELOUPE N82

18 anform ! • janvier - février 2019 mutuelle), et que le médecin pra- tique le tiers payant, vous n'aurez rien à payer. Sinon (dépassement d'honoraire, prise en charge insuffi- sante de la mutuelle), il vous faudra convenir d'un mode de règlement : paiement en ligne par carte ban- caire, envoi d'un chèque, virement à partir de votre compte bancaire en ligne… ACCÈS INTERNET Enfin, ce rendez-vous pourra être pris dans le parcours de soin coor- donné habituel :avec votre médecin traitant, ou avec des spécialistes qu'on peut déjà consulter en direct (gynécologues, ophtalmologues, psychiatres/neuropsychiatres ou stomatologues), ou avec n'importe quel généraliste si le patient est un mineur de moins de 16 ans. Vous aurez aussi la possibilité de consul- ter un autre médecin si le vôtre est injoignable. Selon le rapport de la Haute autorité de santé paru en avril 2018, grâce à ce système, “la télémédecine devrait connaître un déploiement sans précédent dès 2018.” Pour les patients éloignés de leur médecin,ou qui ont du mal à se déplacer, le système sera une vraie révolution. À condition toutefois qu'ils ne soient pas dans une zone trop isolée. Car le système ne fonc- tionne que si vous disposez d'une bonne connexion internet. Or, les zones isolées sont mal couvertes. En Guadeloupe ou en Martinique, plus de 90 % du territoire disposent d'une bonne couverture mobile et internet. En revanche, en Guyane, la couverture est médiocre. Entre 2 et 3 % du territoire sont équipés en réseau 3G et 4G selon l'Autorité de régulation des communications ••• © ISTOCK électroniques et des postes (Arcep). Seules les villes sont correcte- ment couvertes. Il s'agit pourtant du territoire où la télémédecine se montre la plus utile. Les premières expérimentations y ont d'ailleurs commencé dès 2001, sous la hou- lette du Cnes et du Medes (Institut de médecine et physiologie spa- tiales),en partenariat avec le Centre hospitalier Andrée Rosemond de Cayenne. Pour Olivier Tournebize, ingénieur au Medes, “dans ce département où les déplacements sont difficiles, cela permet d'être au plus près des patients.La commune de Trois-Sauts est, par exemple, à 3 jours de pirogue de Cayenne, ce qui rend impossible l'envoi d'une ambulance !” Aujourd'hui, en Guyane, 18 centres délocalisés de prévention de soin sont équipés en matériel d'auscultation et d'ana- lyse et de communication satellite. Celle-ci permet des téléconsulta- tions dans différents domaines : cardiologie, ophtalmologie, derma- tologie, infectiologie et pédiatrie. Plusieurs centaines de patients en bénéficient chaque année. Mais il leur faut encore se déplacer jusqu'au centre de soin... Deux conditions sont posées pour que les téléconsultations soient couvertes par l’Assurance maladie : respecter le par- cours de soins, et avoir déjà consulté physiquement le méde- cin sollicité dans les 12 mois qui précèdent la consultation. Bon à savoir !