ANFORM GUADELOUPE N81

22 anform ! • novembre - décembre 2018 recommandé, mais leur traitement les rend très peu infectieux. Ils ne participentplusàlapropagationde lamaladie. Si l'épidémiecontinue de se propager, aujourd'hui, c'est parce que le premier chiffre du triple objectif de l'Onusida s'avère difficile à atteindre. En Guyane, auxAntilles, tout commeenMétro- pole, le taux de malades qui sont diagnostiqués plafonne autour de 85%. Unesituationqui fait rager le professeur Nacher. “Nous organi- sons deux fois plus de campagnes de dépistage en Guyane qu'en Métropole. Nous dépistons dans les services d'urgence, nous envoyons des camions dans les quartiers sensibles, des associations font la promotion du dépistage, nous incitons les médecins àle proposer lors des consultations... Mais c'est comme si nous faisions face à un mur invisible. Nous n'arrivons pas à diminuer le nombre de personnes porteuses qui ne sont pas dia- gnostiquées.” Or, les porteurs non diagnostiqués ont uneviesexuelle, et sont responsables deladissémi- nationduvirus dans lapopulation. UN VACCIN ? En l'absence de soin, leur immu- nité se dégrade et elles risquent de mourir si elles attrapent un pathogène contre lequel elles se retrouvent sans défense. La rela- tive faiblesse du diagnostic est aujourd'hui le principal obstacle àl'éradication de lamaladie. Car, du côté des traitements, aucune révolution n'est annoncée. La tri- thérapies'amélioreet onenvisage pour les années qui viennent des ••• © ISTOCK formes injectables à prendre une fois par mois. Mais aucunmédica- ment nesemblepouvoir éradiquer le virus, dont le génome s'insère dans celui du malade, d'où il semble difficile à déloger. L'es- poir d'un vaccin est, quant à lui, régulièrement douché. Jusqu'ici, aucun candidat n'adémontré une efficacité suffisante. Le dernier en date se montrera-t-il à la hauteur de l'enjeu ? Mis au point sous la directiondeDanBarouch, del'uni- versité américaine de Harvard, il semble bien toléré et déclenche, chez des personnes saines, une réaction immunitaire. Testé sur desmacaques, il les protèged'une infection ultérieure dans 69 % des cas. Fin 2018, il seramis en conditions réelles. 2 600 femmes d'AfriqueAustrale (unepopulation particulièrement à risque d'être contaminée) recevront une injec- tion de ce vaccin expérimental, constitué d'un mélange de frag- ments inactifs dediverses souches de virus. Les résultats ne seront pas disponibles avant 2 ou 3 ans. En attendant que ces stratégies portent leurs fruits, la meilleure stratégie anti-sida reste laprotec- tion. Et lediagnostic. Entre 2003 et 2010, Santé Publique France évalue l'in- fluence de l'infection par le VIH dans les régions en France. En Guyane, le département le plus touché, on compte alors 147 nouveaux cas par an pour 100 000 personnes. En Guadeloupe, l'incidence est trois fois moins forte, avec 56 cas par an pour 100 000 personnes. La Martinique, elle, s'approche de la moyenne métropolitaine avec 17 cas par an pour 100 000 personnes-années. Chiffres

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